Au cours des consultations les parties se sont entendues pour se réunir à nouveau afin de rapprocher définitivement leurs positions, a annoncé le vice-ministre russe des Affaires étrangères Guennadi Gatilov.
La grande question à la rencontre à Genève portait sur la composition des délégations à la prochaine conférence. Et le problème est pour le moment insurmontable. L’opposition syrienne est nombreuse, elle comprend divers groupes – modérés et radicaux. Une autre pierre d’achoppement est la présence des représentants de l’Iran. Moscou est favorable à leur participation, alors que Washington s’y appose. Les prochaines négociations multilatérales sur le conflit syrien sont indispensables, car les peuvent déboucher sur une sortie de la crise, estime Alexandre Ignatenko, président de l’Institut de la religion et de la politique.
« Le sens de l’initiative russo-américaine, baptisée Genève 2, consiste à mettre un terme au conflit, à trouver une voie politique de règlement permettant de trouver des solutions politiques au conflit. La tâche consiste à initier le dialogue avec la participation de tous les acteurs. Parmi lesquels, à part le régime de Bachar al-Assad et l’opposition, y compris armée, se trouvent des forces extérieures : le Qatar, l’Arabie Saoudite, la Turquie, les Etats d’Europe, l’Iran, les Etats-Unis et d’autres pays ».
La position ambiguë de l’Occident et de ses partenaires orientaux à l’égard de la Syrie, qui agissent prétendument en faveur de la paix, mais soutiennent de fait une seule partie au conflit, n’arrange manifestement pas Moscou. Le MAE de Russie a déclaré que le Conseil de l’ONU pour les droits de l’Homme fait le jeu de l’opposition et entrave la préparation de la conférence de paix. Récemment le CDH a publié un nouveau document reportant sur Damas l’entière responsabilité de l’effusion de sang, en passant sous silence les nombreux crimes de la partie adverse. Cette approche, présentant comme des victimes les radicaux, participant aux exécutions sommaires, aux tortures, aux enlèvements et aux attentats, ne fait que contribuer à la poursuite des violences.
Les nouvelles déclarations de Londres et de Paris qui affirment détenir des preuves irréfutables de l’utilisation des armes chimiques en Syrie, mettent de l’huile sur le feu. Selon les Britanniques, il est probable que c’est le gouvernement syrien et non l’opposition qui a employé l’arme chimique. Tant que les batailles politiques se déroulent à propos de la Syrie, dans ce pays les hostilités se poursuivent. Et la dynamique est visiblement en faveur des autorités légitimes. L’armée syrienne a déclaré que la libération de la ville stratégique de Qoussair sera le signal de la fin prochaine de la résistance des rebelles. Il est possible que les succès des militaires rendent les chefs radicaux de l’opposition plus conciliants et que ces derniers finissent par accepter de s’asseoir à la table des pourparlers sans poser le préalable du départ immédiat du président al-Assad. T