Russie-France : Le centième anniversaire de la Première guerre mondiale

Russie-France : Le centième anniversaire de la Première guerre mondiale
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« La Première guerre mondiale oubliée: la préparation au centenaire » - c’est le sujet de l’émission en duplex Moscou-Paris organisée par l’agence RIAN. Notre correspondant Igor Yazon y était présent.

Justement le 3 juin 1916, il y a 97 ans, avait commencé l’offensive de l’armée russe, le général Alexei Brousilov à la tête, sur le flanc sud-ouest du front oriental. Elle a été réalisée à la demande de la France, dont l’armée avait du mal à retenir l’armée allemande sur le front occidental. Pendant « la percée Brousilov », que les historiens militaires traitent de plus grande réussite de l’armée russe dans cette guerre, l’armée autrichienne et hongroise a essuyé une défaite sérieuse, la Galice et la Bucovine ont été prises. Le bilan de l’opération française sur la Somme commencée après, c’était le passage de l’initiative stratégique du bloc des puissances, l’Allemagne à sa tête, à l’Entente (le bloc militaire et politique dont les acteurs principaux étaient la France, la Grande-Bretagne et la Russie).

La première guerre mondiale, c’est un des conflits militaires les plus larges dans l’histoire de l’humanité. Elle a causé le krach de quatre empires : russe, autrichien-hongrois, osman et allemand. Les pays-membres ont perdu plus de 10 millions de soldats, près de 12 millions de civils, près de 55 millions de personnes étaient blessées. Les hostilités sur le front européen se sont terminées en novembre de 1918 par la signature de l’armistice à Compiègne. Le traité de Versailles signé le 28 juin 1919 a dressé les bilans définitifs. Sur ces documents historiques, il n’y a pas de signature de Russie qui a perdu dans cette guerre au moins deux millions de soldats. La guerre a été le catalyseur de la fin de la monarchie russe en 1917, des deux révolutions russes et de la création d’un nouveau Etat bolchevik – la Russie Soviétique, pour une longue période séparée de la communauté européenne. On a écrit un grand nombre de textes au cours de la centaine d’années qui nous séparent du début de cette guerre, et pourtant, il existe pas mal de « points blancs » dans son histoire, et de falsifications délibérées. En Russie, il y en a le plus...C’est ce qui explique le thème de l’émission en duplex « La première guerre mondiale oubliée... » Presque oubliée en Russie. A Moscou et à Paris, en février, on a annoncé que l’année 2014 se passerait sous l’égide du centenaire de la Première guerre mondiale et que le vrai rôle de la Russie serait éclairci. Voici ce que dit à ce sujet un participant du pont télévisé entre les deux capitales Vladimir Tchourov, président du conseil scientifique de la communauté militaro-historique russe.

A la différence de la France où la mémoire sur la grande guerre était sauvegardée tout au long de ces années, en Union Soviétique, les souvenirs étaient bien particuliers, car les gens qui étaient au pouvoir dans la république soviétique désiraient l’échec de l’Empire Russe dans cette guerre et ils y contribuaient. Actuellement, la vérité historique est rétablie.

Les historiens russes, les amateurs de l’histoire militaire, continue Vladimir Tchourov, devront faire un grand travail de reconstruction de la participation de la Russie dans cette guerre. D’après lui, nos mémoires et les ouvrages historiques en général sur la Première guerre mondiale sont limités, puisque « les généraux partis en émigration n’avaient pas d’accès aux documents d’archives et les historiens travaillant en Russie soviétique subissaient une pression idéologique ». Voilà pourquoi, pour étidier les documents d’il y a cent ans, « la coopération avec la France est si importante – là, des musées, des archives des militaires russes se sont conservés ». En Russie, il n’y a même pas de cimétière militaire des victimes de cette guerre, seulement des restes d’un mémorial près de la station du métro Sokol à Moscou, et le monument au général Brousilov à Saint-Pétersbourg. Bref, il faudra accomplir un travail énorme de publication des documents. Les archives publiques militaires et historiques ouvrent leurs portes aux chercheurs. Ils pourront étudier un grand nombre de documents de cette époque-là, bien qu’à un certain moment, on ait brûlé des ouvrages pareils dans les casernes des soldats.

Le représentant diplomatique de la Commission nationale chargée de l’organisation de la célébration du centenaire de cette guerre Grabtine Rоbinee raconte, comment la France se prépare à l’événement et comment la mémoire sur la première guerre mondiale y est gardée.

En effet, le 4 juillet 2014, à Paris aura lieu une parade grandiose des pays-membres de la Première guerre mondiale. La Russie y prendra part bien que les historiens ne la considèrent pas comme un pays-vainqueur dans cette guerre. Ici, l’avis d’un autre participant de l’émission en duplex, le général Alexandre Kirilline, membre du Conseil Central de la société russe militaro-historique.

La Russie a le droit de se considérer comme un des vainqueurs dans cette guerre, dit le général, car ses efforts économiques, moraux, et surtout les sacrifices de notre pays sont un apport important dans la victoire. Je voudrais rappeler le fait qu’à Belgrade, il existe un monument érigé à l’occasion du 10e anniversaire de la fin de cette guerre en 1928. Il y est écrit : « A l’empereur Nicolas II et à deux millions de soldats russes tombés sur les fronts de la Première guerre mondiale ». Ces sacrifices nous permettent de dire que la Russie a fait un apport énorme dans la victoire de l’Entente.

Un événement important de la participation russe dans cette guerre, c’était l’envoi à la demande de la France en 1916 du corps d’expédition russe, comptant 45 mille personnes, qui a combattu sur le territoire français. Quelques régiments de la légion russe ont combattu en Champagne où ils ont défendu Rheims que l’armée allemande essayait de prendre. Les Français sont reconnaissants à la Légion russe, nom qu’ils avaient donné au Corps d’expédition, le chef des armées alliées le maréchal Fon a dit « Si la France n’a pas été effacée de la carte de l’Europe, elle le doit avant tout à la Russie ».

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