Apres mai 68, la « nouvelle gauche française » a lentement mais sûrement entamé une conquête du pouvoir, qu’elle a finalement reprise, en France, à la droite conservatrice qui régnait dans la période Gaullienne. Cette reprise de pouvoir s’est faite en diverses étapes.
Tout d’abord par le biais de mai 68 qui, dans ses finalités et résultats, peut être assimilé à une authentique révolution de couleur ayant entraîné le départ d’un leader patriote, catholique, souverainiste et continentaliste pour le remplacer par une élite politique qui, de Pompidou (banque Rothschild) à Sarkozy (commandement intégré de l’Otan) va en 40 ans réorienter la France au sein du dispositif transatlantique et américano-centré, en lui ôtant toute souveraineté.
La victoire des intellectuels libertaires antisoviétiques lors des événements de mai 68 entraînera, par effet de rebond, d’influence et sans doute de vases communicants, une modification structurelle du parti communiste. Le parti reniera l’héritage soviétique en 1976, affirmera son indépendance vis-à-vis de Moscou et son attachement aux libertés publiques pour s’orienter sur une ligne eurocommuniste compatible avec le projet de gauche unifiée sous domination socialiste.
C’est le début de la fin pour le parti communiste qui commencera sa longue descente électorale en enfer et se fera vampiriser son électorat par un parti socialiste conquérant et qui prendra le pouvoir en 1981. Dans le même temps la « gauche » s’impose sur le terrain de la culture et des idées.
Mais plusieurs tendances lourdes vont la couper de son électorat traditionnel et populaire.
Il y a tout d’abord l’immigration qui va peu a peu étouffer les classes populaires et finir par créer un climat de suspicion à l’encontre des élites de cette « nouvelle gauche », soupçonnée de faire le jeu des grands patrons qui, dès les années 70, comme Francis Bouygues par exemple, vont promouvoir l’embauche d’étrangers au détriment des nationaux.
Il y aura aussi eu la lente rupture avec les préceptes de gauche sur le plan économique, la gauche socialiste française ayant lentement muté pour devenir une sorte de mouvement social-libéral, économiquement étatiste mais surtout en pointe sur les domaines sociétaux, via notamment sa frange écologiste.
Enfin, cette « Nouvelle Gauche » a continué le processus géostratégique entamé après la chute du Général de Gaulle par la droite libérale et sociale de dissoudre la nation dans une Union Européenne qui n’est que le relais ouest-européen du bloc atlantiste et américano-centré, en lui ôtant toute souveraineté.
Si le lumpen prolétariat immigré (et d’origine immigrée récente) soutient provisoirement la « nouvelle gauche social-libérale » (93 % des Français de religion musulmans ont voté Hollande à la présidentielle de 2012 et celui-ci a obtenu des scores de dictateurs africains dans les quartiers à forte densité de population immigrée), l’électorat populaire français « national et de souche européenne » s’est lui peu a peu tourné vers le Front National, qui est devenu le premier parti ouvrier de France, mouvement entamé dans les années 90.
La réconciliation de la gauche avec ses classes populaires n’est visiblement pas à l’ordre du jour, les manifestations pour le mariage pour tous, où un million de français, majoritairement blancs, chrétiens, provinciaux et d’origine sociale modeste sont descendus dans la rue le montrent bien.
La déréglementation sociétale, poussée notamment par la frange la plus excessive de la « Nouvelle Gauche » n’a sans doute pas fini d’augmenter l’incompréhension entre ces élites qui se proclament de gauche et les Français moyen qui, les manifestations pour le mariage pour tous nous l’ont démontré, portent une attention particulière aux valeurs traditionnelles et souffrent de la montée du communautarisme tant culturel que religieux. Notre candidate ex-Front de Gauche le confirme en rappelant les raisons de son changement d’étiquette: « Je suis préoccupée par la montée de l'islam en tant que catholique pratiquante. Le Front de gauche ne défend pas nos valeurs traditionnelles et notamment religieuses ».
De la même façon que d’inattendus transferts politiques ont eu lieu du centre-gauche (PS) vers le centre-droit (UMP) en 2007, va t-on désormais assisterà de nouveaux transferts de la gauche non socialiste (Chevènementiste, Melenchoniste..) vers la droite nationale? T