L’histoire des forces de paix des Nations Unies remonte à 1948. Alors le Conseil de Sécurité de l’Organisation des Nations Unies, encore toute jeune, a pris la décision de contrôler l’application du précaire accord sur le cessez-le-feu, conclu par les participants à la première guerre israélo-arabe. Un contingent d’observateurs militaires de l’ONU a été déployé dans la zone du conflit au Proche-Orient. Et déjà en 1956 les casques bleus accomplissaient leur première mission de paix dans le format d’une Force d’urgence des Nations Unies, en contrôlant le retrait des toutes les troupes étrangères de la zone du canal de Suez. Depuis la première guerre israélo-arabe et à ce jour les casques bleus ont pris part à quelque 70 opérations de paix à travers le monde.
Malheureusement, toutes les opérations de paix n’ont pas atteint leurs objectifs. Ainsi, les forces onusiennes n’ont pas réussi à prévenir l’horrible massacre de 1993 au Rouanda, ni les massacres à Srebrenica en Bosnie-Herzégovine en 1995. On l’attribue au manque d’effectifs et de ressources techniques pour maintenir la situation sous contrôle. La formation des forces de paix de l’ONU a aidé dans le règlement de toute une série de conflits et de situations explosives dans de nombreuses régions de l’Afrique, d’Asie du Sud-est et au Proche-Orient, remarque pour sa part Petr Topytchkanov, collaborateur au Centre de sécurité internationale de l’Institut de l’économie mondiale et des relations internationales auprès de l’Académie russe des sciences.
Nous allons, sans doute, observer le développement de l’institution des forces internationales de la paix. Car dans le monde contemporain on voit apparaître nombre de nouvelles menaces, qui appellent de nouvelles approches, de nouvelles ressources, des possibilités de réagir rapidement aux défis. Par exemple, la non-prolifération des armes nucléaires exige une interaction concertée des forces armées de différents pays.
A la fois un problème sérieux existe qui est lié aux conditions dans lesquelles se déroulent les missions de paix. En règle générale, les casques bleus sont envoyés dans des Etats ou régions, où le pouvoir local est faible ou bien ne fonctionne pas du tout. Qui plus est on tue les soldats de la paix. Au cours de la mission de paix à Chypre 181 soldats de la paix a trouvé la mort depuis 1964. A partir de 1978 l’ONU a perdu pendant l’opération de paix au Liban 298 de ses casques bleus. Ce sont les plus importantes pertes dans le cadre des missions concrètes.