Le genre – nouvel ennemi du PS

Le genre – nouvel ennemi du PS
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Oui, chers amis, vous l’avez bien noté : selon le nouveau gouvernement, manifestement composé de fins érudits en la matière, « le genre est l’ennemi de l’égalité ». Le terme genre est à comprendre au premier degré comme la dualité innée homme-femme, dualité complémentaire et biologiquement productive. Or, notre Marianne étant le symbole de ce que j’appelle la trinité républicaine, il semblerait qu’elle doive dorénavant être perçue en androgyne ou, que sais-je, en entité hermaphrodite.

A défaut de pouvoir atténuer les souffrances causées par les soubresauts de l’euro, à défaut de pouvoir instaurer une politique migratoire raisonnable, à défaut de pouvoir régler les sempiternels problèmes des banlieues qui commencent d’ailleurs déjà à gagner les centres-villes, le PS s’évertue à combattre sa propre nation, massivement opposée au déni systématique du genre et de la sexualité traditionnelle, à la désacralisation de l’union hétérosexuelle comme telle.

La manif pour tous a définitivement dévoilé le degré de sournoiserie qui est celui de la démocratie française autoproclamée. Je dis bien autoproclamée dans son état actuel, puisqu’elle fait fi des revendications les plus élémentaires de la nation en les réprimant d’une manière particulièrement musclée. Nous avions évoqué, il y a quelques mois, l’utilisation du gaz lacrymogène dans les rues de Paris. Nous avons vu des Français engagés contre le mariage pour tous tabassés par des flics déguisés en civil, ces derniers étant passés à l’action dans la soirée, alors que la manif touchait à sa fin et que le climat était plus détendu que jamais. Les Veilleurs ont été touchés les premiers. Coups de matraques, insultes, arrestations arbitraires, tout y était. Au nom de quoi ? Les CRS, s’en prendraient-elles à des citoyens désarmés simplement sur le fait que ceux-ci dénoncent une loi, permettez-moi cet euphémisme, assez spéciale ? Manuel Valls, serait-il lui-même militant LGBT ? Qui sont les véritables patrons de ces gens dont je préférerais dire qu’ils ne sont rien d’autre que les laquais de leurs maîtres ? Qui sont-ils pour montrer en plein Paris, que ce soit aux Champs-Elysées, au Trocadéro ou dans les ruelles médiévales du Quartier Latin, que la démocratie française est un totalitarisme accompli, le miroir à peine déformant de ce qu’était le pétainisme dans sa tendance à s’immiscer dans les coins et recoins les plus sombres de la sexualité ?

Nous vivons un moment historique, un moment comparable à l’époque du procès Dreyfus lorsque la société, toute la société dans son intégralité, a été scindée par le célèbre J’accuse de Zola. Tel est le constat de l’essayiste Patrice André. Le mariage homosexuel, remarque-t-il, n’a foncièrement rien à voir avec l’homosexualité. La sexualité, quelle que soit son orientation (pédophilie et perversions graves exceptées puisqu’elles constituent un délit), ne dépasse normalement pas le domaine de l’intime. Elle est ce qu’elle est et ne devrait pas déborder sur la sphère publique. Or, non seulement elle s’impose à celle-ci, mais elle s’impose en usant de moyens extrêmement totalitaires.

La preuve : scolarisant mon enfant dans une école publique, je ne souhaite pas que des cours d’homophilie lui soient donnés. Je ne m’y oppose même pas par phobie, mais bel et bien par indifférence totale à l’égard du sujet ou parce que je considère que ces leçons sont contraires à ma vision du monde. Pourtant, faisant la découverte du nouveau manuel d’éducation civique (dois-je l’appeler ainsi ?), voici les titres que je relève d’emblée :

« [Il faut] déconstruire la complémentarité des sexes » (Réjane Sénac, chercheur au CNRS, professeur à Sciences-Po).

« Le genre, ennemi principal de l’égalité » (cette thèse semble être le fruit de la conscience collective PS).

« Papa porte une robe » (commentaire d’un lecteur posté sur facebook : « quoi, c’est encore carnaval aujourd’hui ? »)

« Rémi est amoureux d’Hubert ».

Ces titres ne sont pas extraits d’un manuel didactique de psychologie ou de sociologie. Ils font partie intégrante d’un manuel d’éducation homophile pour les GS maternelle et les classes primaires. Et maintenant, revenez un peu en arrière. Vous avez cinq ans. Vous posez-vous la question de savoir pourquoi vous êtes une fille ou un garçon ? Vous l’êtes tout court et basta. Vous avez huit ans. Papa vous dit que les robes lui vont bien et qu’il se fait un plaisir d’essayer celles de maman. Votre réaction ? Vous avez dix ans. Votre maîtresse de CM2 vous annonce que le sexe qui figure dans votre passeport n’est que la trace d’un déterminisme dépassé qu’il convient de problématiser. Elle vous demande de remplir un formulaire qui, éventuellement, permettra de révéler votre côté caché féminin ou masculin et de le développer si besoin est. Les enfants ayant naturellement le sens du genre – vous verrez très rarement un tout petit garçon jouer aux poupées si on lui propose des voitures – beaucoup d’entre eux sombreront dans l’incompréhension la plus plate. Et c’est là que les responsables de l’Education nationale invoqueront, tel un bref exorcisme, le terme « égalité ». Un deuxième terme suivra. Celui de déterminisme. Quelle horreur !

Nous en venons au hic de cette croisade soi-disant anti-déterministe. En réalité, si on lit attentivement les thèses énoncées dans le manuel en question, on s’aperçoit vite qu’amalgame est faite entre différence et inégalité. Un raisonnement juste parce que logique consisterait à dire que les hommes et les femmes sont égaux intellectuellement, affectivement etc. mais qu’ils sont différents. Un raisonnement logique consisterait à dire que la nature a déterminé la femme à enfanter parce que telle est sa capacité biologique que les hommes n’ont pas. Le raisonnement du livre dénature subtilement cette logique en affirmant que si je reconnais que les deux sexes sont différents, je reconnais par là qu’ils sont inégaux. Si j’ose avancer qu’une femme est déterminée à enfanter non pas parce que quelqu’un l’y oblige mais parce que la nature l’a crée ainsi à la différence de l’homme, j’enferme celle-ci dans un déterminisme sans issue qui serait contraire aux idéaux républicains. On a dit A. Il faut maintenant dire B. Qu’aura-t-on en définitive ?

- Une désacralisation totale de la maternité suivie d’une vision essentiellement utilitaire du ventre féminin. Le métier de mère porteuse apparaîtra au même titre qu’a failli apparaître celui d’assistante sexuelle pour les handicapés.

- Une suppression des retraites versées aux mères de familles nombreuses puisque, après tout, la maternité ne relève que d’un caprice personnel. Ou alors, il faudrait peut-être payer aux maris ou aux pères biologiques de ces enfants l’équivalent de cette retraite, comme si porter un bébé et regarder porter un bébé relevait du même processus !

- Une suppression de la filiation. Après tout, pourquoi serais-je déterminé(e) à être père ou mère si je ne veux pas le reconnaître comme étant mien ? Pourquoi ne pas reconnaître l’enfant de la voisine dont je suis amoureuse depuis voilà vingt ans ?

- Une identité sexuelle temporaire, donc relative jusqu’à dix-huit ans, âge où je pourrai définitivement confirmer ou ne pas confirmer ma virilité autant que ma féminité.

J’arrête ici mon énumération, parce qu’elle me fait sourire, parce qu’elle me ramène à une vieille chanson de Michel Sardou qui commence ainsi : « Dans un voyage en absurdie/ Que je fais lorsque je m’ennuie/ J’ai imaginé sans complexe/ Qu’un matin je changeais de sexe/ Que je vivais l’étrange drame/ D’être une femme (…).

En absurdie, c’est bien le mot. Déconstruire, châtrer, édifier un semblant de civilisation où deux et deux ne feront plus quatre, tels sont les nouveaux objectifs pédagogiques d’une Hollandie qui rime bien avec absurdie. Manuel Valls et les CRS servent donc des fous, s’imprégnant de leurs folies jusqu’à les canoniser au nom de la République.

Seulement voilà : lorsque, probablement dans quinze-vingt ans si rien ne change, la France sera soumise à la Charia, quel sera donc le sort de la loi Taubira et de ceux qui l’appliquent avec tant de persévérance ? M. Valls, ira-t-il prêcher le mariage des adolescentes en plein centre de Paris ? L’impossible n’étant pas français, je ne m’étonnerai de rien.

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