Affrontements idéologiques entre dirigeants européens

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Le chef de la diplomatie allemande Guido Westerwelle a prononcé au forum de discussion à l'initiative du journal Le Monde à Paris le discours intitulé « La France, l’Allemagne et l’avenir de l’Europe ». Selon le portail EurActiv, le ministre allemand a essayé d’améliorer « la fausse image » d'une Allemagne dépeinte comme un « dictateur européen » qui est apparue ces derniers temps au sein de l’UE. L’Allemagne pousse, prétend-on, ses partenaires à appliquer une politique économique d’austérité impopulaire.

« L’Allemagne et la France s'échangent souvent des accusations réciproques ces dernières semaines», est-il indiqué sur le portail. C’est pour ça que Westerwelle s’est rendu personnellement à Paris. Le portail EurActiv évoque le projet de « Manifeste pour l’Europe » présenté récemment à Paris par les socialistes français avec à leur tête François Hollande. Le document est apparu en prévision de la séance de la Convention nationale sur l'Europe fixée au 16 juin. Selon certains commentateurs, le projet est en fait une déclaration de guerre à la politique économique proclamée par le gouvernement d’Angela Merkel. Celle-ci est qualifiée d’« égoïste inflexible » en « alliance fortuite » avec David Cameron, partisan du « thatchérisme ». Cependant, M. Cameron, lit-on dans le document, entend construire à l’égard de l’Europe unie une politique « à la carte », alors que Merkel ne se soucie que de ses contribuables, de la balance du commerce extérieur et des prochaines législatives.

Berlin n’a pas officiellement réagi. Selon les commentateurs, l’allocution de Guido Westerwelle au forum à Paris est une sorte de réaction. Selon le portail EurActiv, la « guerre idéologique » menace de détruire l’unité franco-allemande en prévision du sommet crucial pour l’UE fixé à fin juin. Il est prévu d’élaborer au sommet une feuille de route en vue de former une alliance économique et monétaire.

« Nous devons opposer à d’innombrables caricatures et mythes réciproques, a déclaré Westerwelle à Paris, une volonté ferme à l’unité ». Même Bruxellesm qui a exhorté il n’y a pas longtemps les leaders européens à ne pas se limiter aux mesures d’austérité, a soutenu cette fois Angela Merkel. Selon le représentant du parlement européen Martin Schultz, la politique d’austérité n’est pas l’invention de l’Allemagne. Le journaliste Alfred Grosser attribue les préjugés à l’égard de l’Allemagne aux craintes.

« Les socialistes français ne sont pas les seuls à attaquer Angela Merkel, a dit M. Grosser dans une interview à la radio. Cela est aujourd’hui à la mode. Même ceux qui la soutenaient signalent la nécessité de mettre fin à la politique d’austérité économique».

Au micro, le chef du département des pays et régions de l’Institut d’Europe Vladislav Belov :

« L’Allemagne est pour le moment dans la situation économique la plus favorable parmi les membres de l’UE et cherche à maintenir les principes de l’unité de l’eurozone. A mon avis, ils sont fondés sur la discipline budgétaire et financière, dit Vladislav Belov. Personne au sein de l’UE ne défend cette position d’une manière aussi dure. D’où l’image d’hégémon ou de dictateur ».

Quoi qu’il en soit, de tels conflits pourraient entraver l’adoption de décisions communes sur l’union économique et monétaire. Or, il est toujours possible de concerter les positions avant le sommet décisif. N

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