Le partenariat Est dans la zone de la crise

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La troisième séance de l’Assemblée parlementaire du programme de l’UE « Partenariat Est » de l’Assemblée interparlementaire qui s’est ouverte le 27 mai à Bruxelles doit redonner un second souffle au projet.

Or, les percées sont peu probables, l’idée du programme piétinant dans la crise politique et économique ayant affecté l’Union, estime notre observateur Piotr Iskenderov.

Il convient de rappeler que le programme était conçu pour contribuer à rapprocher l’UE des six républiques ex-soviétiques : Azerbaïdjan, Arménie, Biélorussie, Géorgie, Moldavie et Ukraine. Fait révélateur : le bulletin « EU Observer » a exhorté dès le début de ne pas exagérer l’importance du programme. Selon lui, la Pologne et la Suède devraient « concrétiser leur initiative ».

Les « locomotives » de l’intégration européenne : l’Allemagne et la France craignaient dès le début que les pays participant au Partenariat Est n’interprètent d’une manière trop vaste le programme en y révélant les garanties de la part de l’UE concernant leur admission. Berlin et Paris évitent sans doute la moindre allusion à de telles garanties.

Les lacunes du programme se manifestent nettement dans les rapports avec la Biélorussie. La Commission européenne essaie d’entraîner Minsk dans les projets appropriés tout en s’ingérant dans la situation politique intérieure dans la république en soutenant l’opposition, a dit à notre correspondant le chef de chaire d’intégration européenne de l’Institut d’Etat des relations internationales du ministère russe des AE Nikolaï Kavechnikov :

« L’UE a essayé d’établir les relations plus constructives avec la Biélorussie, en particulier par le biais du programme « Partenariat Est ». Il y a eu une tentative d’engagement (terme britannique) supposant l’entraînement du pays dans les contacts en vue de transformer le régime biélorusse. Le format de participation de Minsk au Partenariat Est est limité. Pour le moment la « punition » de Minsk a, semble-t-il, pris le dessus sur son « engagement ».

En ce qui concerne l’éventuelle participation à l’UE, Bruxelles est de moins en moins enclin de la promettre à ses partenaires est-européens. Les républiques ex-soviétiques n’y sont pas prêtes mais l’essentiel réside dans les problèmes intérieurs de l’UE. Révélatrice dans cet ordre d’idée est la politique de Bruxelles concernant l’inclusion de la Bulgarie et de la Roumanie dans la zone Schengen, a dit à notre correspondant l’expert de l’Institut d’Europe de l’Académie des sciences de Russie Vladislav Belov :

« De l’avis de Bruxelles, ces deux pays n’y sont pas prêts. Ils n’ont pas supprimé les obstacles liés aux migrations, notamment extérieures. Il m’est difficile de m’imaginer Bruxelles faire des pas au-devant de la Roumanie et de la Bulgarie. Or, il a donné des promesses à ces pays. Sans parler des républiques de l’ex-URSS … »

La Grande-Bretagne soutient ces derniers temps de plus en plus activement les ambitions des pays signataires du Partenariat Est à l’intégration européenne. Ainsi, le directeur du département d’Europe de l’Est et d’Asie centrale du ministère britannique des AE Colin Roberts a souligné récemment dans une interview à Radio Liberté que ces Etats devaient « adhérer en perspective à l’UE en tant que membres à part entière ». Or, les relations entre Londres et Bruxelles se sont compliquées ces derniers mois et, par conséquent, le programme « Partenariat Est » demeure otage des jeux géopolitiques.

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