C’est historique, qu’Alexandre Benois soit connu aujourd’hui comme un critique et historien d’art remarquable, alors que sa créativité artistique s’est retrouvée aux oubliettes. L’exposition qui vient de s’ouvrir vise à changer cette situation.
« J'ai eu la chance de trouver plusieurs œuvres remarquables d’Alexandre Benois. Et j’ai compris que son nom, en tant que peintre était sous-estimé à cause de quelques tableaux peu réussis qui se sont répandus sur le marché de l’art », explique Natalia Kournikova, la directrice de la galerie à La Voix de la Russie. « La dernière rétrospective de l’artiste était organisée par la Galerie Tretiakov en 1970. Et depuis lors, aucun grand événement lié à Benois n’était organisé. C’est pourquoi l’originalité de ses tableaux est passée au deuxième plan. J’ai eu l’idée de faire une grande exposition pour « réhabiliter » sont talent, en tant qu’un des meilleurs d’artistes de l’Age d’argent ».
L'exposition présente une centaine d'œuvres de l’artiste qui proviennent des collections privées. Certaines arrivent directement des musées. On peut y voir des tableaux peints au cours des années 1890, mais l’œuvre la plus récente date de 1951.
« Tous les sujets qui intéressaient Alexandre Benois sont présentés à l'exposition »,poursuit Natalia Kournikova. « On y voit des illustrations, des paysages, et beaucoup d’œuvres de théâtre. Même si nous ne mettions pas l’accent sur les esquisses théâtrales, parce que cet aspect de son travail est le plus connu du grand public ».
La salle où sont exposés les tableaux consacrés au palais de Versailles est particulièrement intéressante. Le peintre créait ces tableaux tout au long de sa vie. « Versailles – c’est le lieu qui a joué un rôle crucial dans la formation de l'artiste et sa vision de l'art », ajoute Kournikova.
En plus des beaux-arts, les organisateurs de l'exposition ont préparé une véritable sensation historique pour les connaisseurs de l’art de l’époque. Dans une vitrine séparée sont présentés les journaux d’Alexandre Benois écrits entre 1925 et 1950. On les considérait comme perdus pendant très longtemps. Selon les organisateurs, ces documents uniques étaient apportés à Moscou seulement 10 jours avant l'ouverture de l'exposition.
« Ces journaux n’ont pas encore été lus, difficile de décrypter son écriture », explique Natalia Kournikova.« Mais c'est une véritable richesse, dont nous sommes très fiers, et nous sommes heureux que tout cela soit revenu en Russie. Ces écrits sont uniques ».
Alexandre Benois a joué un grand rôle dans la formation de l'art russe, ses articles critiques et ses histoires sur les artistes peuvent être considérés comme un étalon dans l’histoire de l’art. Il faut juste attendre que ces écrits de Benois soient déchiffrés, et un nouveau chapitre dans l'histoire de l'art russe s’ouvrira.
