Les essais du nouveau missile Skif se dérouleront en mer Blanche d'ici fin juin. Sa particularité? Il peut se mettre en veille au fond de la mer ou de l'océan et tirer au moment voulu sur des sites terrestres et navals, écrit mardi le quotidien Izvestia.
Une source du ministère de la Défense a déclaré que ce missile avait été conçu en coopération avec le bureau d'étude Roubine (Saint-Pétersbourg) et le Centre balistique Makeev (Miass) à la demande du ministère.
Pourquoi? Aucune raison officielle n’a été avancée. Le rédacteur en chef du site Military Russia, Dmitri Kornev, souligne que l'installation de tels missiles au fond de l'océan permettrait d'éliminer des cibles stratégiques ennemies sans faire appel aux sous-marins.
"Les sous-marins stratégiques sont vulnérables face aux armes anti-sous-marines de l'ennemi. Il suffit de détecter l’appareil et le lancement de l’un de ses missiles pourrait être facilement empêché. Or le missile Skif est pratiquement invisible", explique Kornev.
Par ailleurs Vladimir Zakharov, vice-amiral à la retraite, remarque que si l'ennemi repérait le navire qui installe les Skif au fond de la mer, ils pourraient être facilement désamorcés.
"Si le sous-marin-porteur était suivi par l'ennemi il ne pourrait pas installer le missile. Et si ce dernier était installé dans une zone dégagée du fond marin, un sonar moderne le détecterait facilement — par conséquent tout dépendra des actions du capitaine du sous-marin-porteur", explique Zakharov.
Les essais du premier missile sont prévus pour le début de l’été en mer Blanche. Le missile sera posé par le sous-marin Sarov, spécialement modifié pour les essais du Skif. Au niveau de la proue du Sarov se trouve un lance-torpille plus large (1 m environ) et des citernes de ballast spéciales destinées à compenser le poids du missile largué et permettre au sous-marin de rester stable.
"Au cours des essais on testera le missile mais aussi son transfert en mer depuis un navire sur un sous-marin. Si tout se déroulait sans problèmes, le Skif passerait les essais d'évaluation officiels pour la mise en service du missile dans la marine russe", a-t-il déclaré.
Le Centre Makeev de Miass a confirmé qu'il travaillait sur un engin baptisé Skif mais n'a pas donné de détails sur le projet. Le bureau d'étude Roubine s'est refusé à tout commentaire, se référant au secret d'Etat.