L’Assemblée nationale vient d’approuver le projet de loi censé bannir le mot « race » de tous les actes législatifs de la République Française. Selon le député Alfred Marie-Jeanne, un des auteurs de ce projet de loi, la notion de race est absurde en soi, et en plus elle constitue la base des pires idéologies. C’est pourquoi le mot « race » tout comme ses adjectifs dérivés ne doivent plus jamais figurer dans le système du droit français pour être remplacés par le mot « ethnie ». Pourtant le terme « racisme » y sera bien conservé spécialement pour poursuivre en justice tous ceux qui se seront rendus coupables de délits liés à la haine interraciale.
Quel délicieux oxymoron ! En effet, comment peut-on se rendre coupable de haine interraciale si la notion même de race n’existe plus désormais dans la législation française ?
Au fait, doit-on par la même occasion interdire l’usage des mots « métis », « mulâtre », et surtout le mot « créole » qui désigne à la fois homme ou femme de race blanche né dans les colonies intertropicales et une personne de couleur, mulâtre, ou métisse ayant eu un ancêtre blanc ? Et puisque on nous dit que l’ethnie française en tant que telle, ni les groupes ethniques n’existent pas dans l’hexagone, pour ne reconnaître légalement leur existence qu’en Nouvelle Calédonie dont la population n’en fait pas moins partie du peuple français « composite », je perds mon latin, mon français et mon russe en essayant de comprendre comment pourrais-je employer le mot « ethnie » sans être accusé de racisme par le code pénal français.
Je pense toutefois qu’un tel imbroglio était a priori inévitable, car toute activité oiseuse ne peut s’exprimer que dans la langue des oiseaux. Ca change rien, d’accord, mais ça confirme au moins que ce n’est pas toi qui as perdue la boule.