La question de l'élaboration et de la mise en œuvre des règles communes de comportement sur Internet, y compris celles visant à lutter contre les cyber-menaces, a été soulevée par la Russie à maintes reprises. Cette idée a été présentée pour discussion à l'ONU, mais à chaque fois elle se heurtait à la résistance des Etats-Unis. Désormais, Washington est prêt à conclure un accord bilatéral avec la Russie, qu’il considérait jusqu’à récemment la deuxième des cyber-attaques dans le monde. Selon le chef du département de l’Intelligence compétitive à la société DialogNaouka Andreï Massalovitch, les Américains ont adopté une position diamétralement opposée pour se protéger.
« L'administration américaine a longtemps fait une énorme erreur, considérant que la Russie n’est pas préparée à faire des pas dans le domaine du cyberespace. Mais depuis l'été de l'année dernière, la situation a changé, et à l'initiative de Rogozine et de Sergueï Choïgou le commandement cybernétique est en cours de création en Russie. Ainsi, la Russie deviendra un acteur indépendant dont il va falloir tenir compte. Il est préférable de s'entendre avec lui au préalable au lieu d’avoir des surprises ».
Cet accord est au bénéfice de la Russie. Tout d'abord, il permettra de renforcer la position politique du pays sur la scène internationale. L'adoption de la nouvelle convention permettra de développer la coopération russo-américaine en matière de lutte contre le terrorisme, est persuadé Andreï Massalovitch.
« Actuellement, il n’y a que des avantages politiques. On nous perçoit comme un joueur, parce que tous ces accords sont soit des accords-cadres, soit des documents qui sont dépourvus de sens et qu’il faut modifier pendant longtemps. Le fait même qu’ils tiennent compte de nous et toute collaboration, c’est déjà utile. Ensuite, un système de décisions accordées est créé sur la base de ce genre d’accords. Il y a des ennemis communs, dont le terrorisme, qui sont prêts à déstabiliser la situation dans différents pays et régions, donc il va falloir interagir. Les services spéciaux ne sont donc pas prêts et toutes le règles du jeu seront utiles ici ».
Cette position n’est pas partagée par tout le monde. Selon l’associé gérant du groupe Hosting Community Alexandre Panov, les avantages que peut en tirer la Russie ne sont pas évidents et ils n'ont pas de connotation politique.
« Je pense que ce genre d’accords – en dehors de la politique, seront réalisés d’une manière ou d’une autre. Quels avantages peut en tirer la Russie ? Difficile à dire. Cependant, la plupart des technologies de lutte contre la cybercriminalité sont mieux développés aux Etats-Unis, et il est possible qu'elles pénètreront plus rapidement dans notre pays ».
Il est encore trop tôt de faire des prévisions pour cet accord, disent les experts. Et la signature de Washington ne garantit par le respect strict de tous les points du document par la partie américaine. L'expérience des dernières décennies montre que les Etats-Unis réfléchissent toujours à leurs propres avantage, peu le document de collaboration internationale. Sinon Washington ignorerait toutes les résolutions, notamment celles du Conseil de sécurité de l'ONU.
