Les spécialistes de Tcheliabinsk ont imité l’exemple de leurs collègues de Lybie, de Tanzanie et des pays d’Amérique latine, où des rats spécialement entraînés explorent les champs de mines. Vu le poids minime du rongeur la mine n’explose pas, et le sapeur la neutralise ou bien désigne son emplacement.
Marta suit un entraînement spécial selon le programme conçu pour les chiens démineurs, a fait savoir Igor Gamov, chef du service de déminage :
« A la première étape nous mettons dans une boîte une imitation de trinitrotoluène avec de la nourriture».
Dans le dressage ce procédé s’appelle « raccrocher à la nourriture ». Le rat retient l’odeur de l’explosif, et quand il la reconnaît il commence à tourner sur lui-même ou se dresse sur ces pattes postérieures en demandant une friandise. Les cynologues estiment que les rongeurs comprennent plus vite que les chiens et que leur capacité olfactive est sensiblement supérieure. Il faut en moyenne une année pour qu’un chien apprenne à détecter les mines, tandis que le rat le fait en quatre mois.
A l’heure actuelle Marta à un an et deux mois. Elle est très intelligente et apprend vite. Le programme de dressage sera bouclé au début de l’été, mais déjà elle est un véritable sapeur, capable, grâce à ses dimensions modestes, de se glisser dans les endroits inaccessibles à un chien.
Marta n’a pas à redouter les champs de mines, ce qui ne réduit en rien l’importance de sa mission. Selon Igor Gamov, chef du service de déminage de Tcheliabinsk, le rat sera mieux placé pour détecter un explosif dans des centres commerciaux, les stades, les salles de concert où il y a beaucoup de monde. Il cherchera dans un conduit de ventilation et les canalisations de transport de chaleur inaccessibles à un chien.
Les sapeurs de Tcheliabinsk avouent que souvent Marta se montre plus forte que ses confrères chiens, et que ses derniers commencent à manifester leur jalousie. Si cette expérience unique pour la Russie est couronnée de succès, il est prévu de recruter tout un détachement de rongeurs démineurs, tandis que les sauveteurs russes ont l’intention de mettre à profit les capacités des rats pour la recherche des personnes sous les décombres. Ainsi les animaux considérés comme nuisibles pourraient-ils bientôt devenir de précieux alliés de l’homme et même, pourquoi pas, d’héroïques sauveteurs. /T
