Les souffrances gazières de Mikhaïl Saakachvili

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Le président de Géorgie est hanté par le fantôme de la « dictature de Moscou ». Son plan d’édifier une démocratie géorgienne en s'appuyant sur l’Occident est un fiasco. A présent toute tentative du gouvernement géorgien de rechercher des voies de rapprochement avec la Russie suscite chez Mikhaïl Saakachvili des protestations mêlées de crainte. Voici comment des experts ont commenté pour notre radio un tel comportement.

Ces jours-ci Mikhaïl Saakachvili a vivement critiqué la déclaration du ministre géorgien de l’Energie Kakhi Kaladzé au sujet de la possibilité d’acheter du gaz naturel à la Russie. De l’avis de M. Saakachvili, rien que cette éventualité expose tous les acquis démocratiques, sans parler de l’indépendance énergétique du pays. Il est persuadé que toute coopération avec la Russie dans la sphère de l’achat des hydrocarbures fera inévitablement de son Etat une « colonie de Moscou ». Voici le commentaire du professeur Vladimir Khomeriki, vice-président du Congrès mondial des peuples de Géorgie :

« On peut expliquer un tel comportement par ce que c’est un homme absolument à côté de la plaque. C’est bien Mikhaïl Saakachvili et personne d'autre qui représente la plus grande menace pour la Géorgie. Il ne lui reste plus rien, c’est une personne malade, guidé par l’instinct de conservation… et pour cette raison il est prêt à tout. Il concentre ses efforts pour que la Russie continue d'être l’ennemi n° 1, par là même il cherche à obtenir des dividendes de l’Occident. »

A titre de source alternative d’hydrocarbures le président géorgien parle de l’Azerbaïdjan, qui au moment de la crise des rapports russo-géorgiens avait commencé à livrer du gaz naturel à des prix avantageux. De l’avis de M. Saakachvili, ce pays est un partenaire stratégique de Tbilissi. Or un tel partenariat peut avoir pour la Géorgie des conséquences graves, a remarqué Alexandre Krylov, président de l’Association scientifique des spécialistes du Caucase et collaborateur scientifique en chef à l’Institut de l’économie mondiale et des relations internationales auprès de l’Académie russe des sciences :

« C’est un grand danger. En plus de la dépendance vis-à-vis de l’Azerbaïdjan sur le plan énergétique, ce sera aussi la dépendance envers la Turquie sur tous les plans. La Géorgie se trouve dans le voisinage risqué de l’Azerbaïdjan et de la Turquie, qui appliquent actuellement une politique assez énergique, y compris au regard des revendications territoriales envers la Géorgie ».

Pourtant les problèmes ne manquent pas au président géorgien à l’intérieur du pays. Ces derniers temps dans les milieux politiques géorgiens on voit grandir l’aspiration à enquêter à fond sur les événements liés au conflit entre la Géorgie et l’Ossétie du Sud en 2008. M. Saakachvili est vu comme un témoin clé, qu’il convient de bien interroger.

Vladimir Khomeriki est convaincu que les propos en question du président géorgien concernant d’éventuelles livraisons de gaz naturel russe peuvent être une démarche détournant l’attention de l’affaire touchant les événements d’août 2008. /L

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