La guerre du Kosovo : cause de la crise financière et politique en Europe

La guerre du Kosovo : cause de la crise financière et politique en Europe
La guerre du Kosovo : cause de la crise financière et politique en Europe - Sputnik Afrique
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J’ai récemment relu avec attention les notes que j’avais prises durant la guerre contre la Yougoslavie en 1999. Je travaillais alors à Belgrade. J’ai vécu aux côtés des Serbes toutes les horreurs et cauchemars des bombardements nocturnes de l’une des plus belles villes d’Europe. Jusqu’à aujourd’hui, je suis admiratif du courage et de la vaillance des Belgradois. Je souhaite ici encore une fois citer les mots des fameux habitants de cette ville qui ont survécu à ces jours difficiles, avec tout leur pays :

Borka Vučić, directeur de la Banque centrale de Yougoslavie et ministre des Finances du pays, qui est décédé tragiquement en 2009 dans un accident de voiture, a déclaré à ce sujet:

« L’agression de l’OTAN en 1999 a donné le coup de grâce final à notre pays. La guerre financière a été pour les Balkans tout aussi cruelle que les opérations militaires. Les gens se sont repliés dans leurs coins et ont cessé de travailler normalement. De nombreux Serbes ont perdu leurs terres en Bosnie, en Croatie, au Kosovo, et sont devenus de pauvres réfugiés. Nous avons fait obstacle aux États-Unis au sens propre et figuré. Seule la ville de Belgrade est restée insoumise face à Washington. Et il a alors été décidé de nous vaincre et de nous mettre à genoux. Il est bien sûr plus facile de maîtriser de petits pays et de leur donner les conseils nécessaires sur le comment et le pourquoi vivre dans ce monde. Après l’opération « Ange miséricordieux », les Etats-Unis et le Pentagone nous ont pris le Kosovo et ont transformé cette zone en une importante base militaire. A présent, tous nos voisins : la Bulgarie, la Roumanie, la Hongrie se trouvent sous l’étroit contrôle et la direction des spécialistes d’outre-Atlantique ».

Zoran Anđelković est un homme politique célèbre. Au fil des années, il a occupé les postes de vice-président du Parlement de Serbie, et de Secrétaire général du Parti socialiste serbe. Au cours d’une discussion avec moi, Zoran Anđelković a été catégorique sur son évaluation sévère des actions des Etats Unis et de l’OTAN :

« Au printemps de 1999, on nous a repoussé 10 ans en arrière. Beaucoup de gens ont perdu leur famille ou leurs proches. Nos principales infrastructures ont été détruites : ponts, routes, entreprises, usines. L’agression de l’OTAN est une blessure profonde et très douloureuse. Elle sera ressentie encore longtemps. Les Américains se rendent aujourd’hui eux-mêmes compte qu’en 1999, ils ont fait une grosse erreur en attaquant la Serbie. Malheureusement, cette reconnaissance est trop tardive. Elle ne fera pas revenir les morts qui ne sont pas coupables d’être nés en Serbie. Je pense que les Américains sont aujourd’hui encore convaincus qu’on ne sort des grandes crises que par de grandes guerres. L’important est de vider les dépôts d’armes vétustes et d’en produire de nouvelles. Des trillions de dollars sont investis dans les budgets militaires. Le complexe militaro-industriel, ce n’est seulement des armes, mais aussi de nouvelles technologies. Et aux Etats-Unis dans les années 1990, une telle situation s’est justement produite, et il a été décidé de débuter une guerre dans les Balkans. Washington a alors pris la décision de freiner le développement de l’Europe, et le développement de l’Union européenne, ainsi que d’entraîner les Européens dans une guerre contre la petite Serbie. Je suis convaincu que la crise financière et politique actuelle en Europe est le résultat de l’opération « Ange miséricordieux ». Pour les crimes commis contre la Serbie et de son peuple, sur le Vieux continent ce sont les citoyens européens ordinaires qui trinquent.

Ils nous ont bombardés jour et nuit. Ces horreurs resteront gravées à jamais dans nos mémoires, et à Dieu ne plaise que cela ne se répète dans aucun autre pays. Chaque fois que nous étions dans les abris anti-aériens, nous attendions en nous demandant quelle serait la prochaine maison bombardée. J’ai beaucoup discuté avec des personnes ayant vécu la Seconde Guerre mondiale. Ils m’ont dit que c’était une guerre dans laquelle l’armée d’un pays était opposée à l’armée d’un autre pays. En 1999, nous n’étions en guerre avec personne, on est simplement venu nous tuer depuis le ciel ».

Emir Kusturica a été le plus franc. Comme un véritable artiste, qui a consacré sa vie entière à la Yougoslavie et à la Serbie, il est bien conscient de ce qu’a été le printemps 1999 :

« A présent ils disent, si tu n’es pas avec nous, tu es contre nous. La Yougoslavie a été bombardée et détruite seulement à cause du Kosovo. Ensuite, on nous a pris le Kosovo. Les Serbes sont une petite nation que les Américains ont transformée en un paria, et détruite depuis le ciel. Mais à Bruxelles et à Washington ces bombardements ont été qualifiés d’actions humanitaires visant à sauver les Albanais du Kosovo ».

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