Le chef du gouvernement européen s'est élevé contre les opinions antiallemandes, répandues ces derniers temps dans nombre d’États de la zone euro, accusant Berlin d’imposer la politique d’austérité. Le cabinet d'Angela Merkel a-t-il vraiment besoin aujourd'hui du soutien de Bruxelles ?
Selont Barroso, l'Allemagne n’a pas choisi elle-même le rôle d'initiateur des mesures anticrise dans la zone euro. Elle s'est retrouvée dans cette position à la suite d’un concours de circonstances.
Il convient de rappeler que dans le pronostic du Fonds monétaire International pour 2013 publié en avril, l'Europe était qualifiée de frein sur la voie du développement de l'économie mondiale. La raison était le ralentissement des « locomotives » européennes. Le poids lourd de l’Europe qu’est l'Allemagne augmentera sa vitesse, mais seulement de 0,6 %. Et l'affaiblissement de l'Allemagne, prévient le chef de la Commission Européenne, signifiera l’affaiblissement de la zone euro et de toute l’Europe. Selon Ivan Rodionov, professeur au Haut Collège d’Economie, le soutien du cours économique de l'Allemagne par Bruxelles se justifie.
« Il est clair que maintenant l'Allemagne est le leader de l'Europe. Et c’est un fait positif, parce qu'il vaut toujours mieux avoir dans le monde plusieurs centres de force, et pas seulement l'Amérique, comme c’était le cas dans les années 90. Et c'est pour cela que l'Allemagne a besoin d'un soutien et de la reconnaissance que son modèle convient à tous ».
Barroso affirme que d'une part, on ne peut pas assurer une croissance stable aux frais de l'accumulation des dettes, et de l’autre que le régime d’austérité a atteint ses limites politiques et sociales. C'est pourquoi une politique mixte est nécessaire. Elmar Brok, député représentant l'Allemagne, président du comité des affaires internationales au Parlement européen partage ce point de vue.
« Je pense qu’à un certain degré, il faut réunir les deux axes, a expliqué E. Brok dans une interview radiodiffusée. Il est inapproprié de ne parler que de l'économie. La croissance dépend des réformes structurelles conduisant à la hausse de la compétitivité ».
En tout cas, l'Europe n’a besoin d'aucun bouc émissaire, les experts s’accordent sur ce point. T