La mer Caspienne suit la tendance de la mer d'Azov, où les grands esturgeons ont presque disparu. Aujourd'hui, les poissons comme le béluga, l’esturgeon bâtard, l'esturgeon étoilé. Les poissons disparaissent à cause du braconnage, l’extraction du pétrole et du gaz en mer Caspienne, l’augmentation des eaux usées non traitées, et la réduction du nombre de frayères.
Pour faire face à cette situation, l’élevage est l’un des moyens les plus efficaces. Mais jusqu'à présent, la contribution des pays de la Caspienne était disproportionnée par rapport au volume de poissons pêchés, affirme Valentina Kroupiy, chercheuse à l'Institut de pêche de la mer Caspienne.
« Tous les Etats de la mer Caspienne élèvent jusqu’à 25 millions de poissons. La Russie en élève plus de 20 millions. Nous ignorons combien de poissons élève l’Iran. Le seul pays qui ne s’occupe pas d’élevage de poissons, c’est le Turkménistan ».
La Russie est le champion des élevages de fretin, mais l’efficacité de cette méthode est remise en question à l’heure actuelle, souligne le directeur du programme maritime de WWF Russie, Konstantine Zgourovski.
« Lorsque les esturgeons se multipliaient dans la nature, les géniteurs étaient plus nombreux. Mais en pratiquant l’élevage, le caviar provient d’un nombre de mâles réduit. C'est un problème grave. Il serait préférable de ne pas débourser de l'argent pour l’élevage, mais pour la protection des esturgeons dans la nature. Le poisson issu du braconnage arrive sans obstacles sur le marché. Il n’y a aucune garantie que le poisson pêché par les braconniers ne soit pas mangé à Courchevel ».
Les organismes de protection des esturgeons ont de grands espoirs par rapport à l’introduction du moratoire sur la pêche à l’esturgeon par les pays de la mer Caspienne. Ce moratoire sera introduit au minimum pour cinq ans et cette mesure sera certainement respectée, affirme Konstantine Zgourovski.
« Le braconnage dans la mer Caspienne rev malheureusement une échelle commerciale. Les braconniers ont un bon équipement, il y a des chaînes d’écoulement. Le moratoire aidera uniquement si les pays luttent contre ce phénomène. Par ailleurs, il faut que les consommateurs comprennent que le caviar volé ne doit pas être consommé. C’est le cas de l’esturgeon étoilé vendu sur les marchés. Les forces de l’ordre devraient s’en occuper ».
Une réunion de représentants des cinq pays sur l'utilisation des ressources biologiques de la mer Caspienne a eu lieu récemment à Achgabat, la capitale du Turkménistan. La Russie a de nouveau insisté sur la mise en place d'un moratoire sur la pêche commerciale de l'esturgeon. Il faut agir rapidement, et des mesures efficaces doivent être prises dès que possible. /L
