Sur un écran, on montre au patient différentes images liées à ce qu’il a oublié. Par exemple, si un individu a oublié où il habite, on va lui montrer des images représentant des pays, puis des régions, puis des villes, des monuments, des rues et des maisons. L’image que le patient se met à regarder est choisie par son subconscient.
Une caméra permet de saisir sur quelle image l’attention du patient s’est fixée. Un ordinateur analyse ensuite les données. D’après le concepteur de ce programme, Vladimir Ossin :
« Ce programme permet de reconstituer la mémoire des patients. Les images activent leur inconscient. Pour le moment, ce programme est à l’état de prototype, mais dans le futur, il sera possible de permettre aux patients de se souvenir du modèle et même du numéro de leur tout premier téléphone portable ».
Il est vrai que pour l’instant, peu d’experts se risquent à partager les conclusions optimistes des étudiants. Le professeur de neurologie et de neurochirurgie, Natalia Zhoukova, a consacré plusieurs années à l’analyse des troubles de la mémoire. Elle estime que la méthode élaborée par les étudiants de Tomsk ne doit pas être utilisée seule, mais qu’elle doit être intégrée dans des programmes de traitement complexes. Car la reconstitution de la mémoire est un processus très difficile, ainsi qu’elle le souligne :
« Il s’agit d’une pathologie complexe. Nous ne pouvons pas dire pour l’instant qu’il n’y a qu’une seule solution – le travail par analogie – pour reconstruire la mémoire ».
Les étudiants de l’Université polytechnique ont présenté leur programme aux spécialistes de l’Université de médecine de Tomsk. Ils y ont trouvé des personnes enthousiastes prêtes à essayer la méthode dans le traitement des troubles de la mémoire. Les médecins de la clinique universitaire de neurologie ont promis aux étudiants de mener conjointement les études nécessaires à la finalisation de ce projet prometteur. /L