C’est le meilleur cadeau de tous parce qu’il a fallu quinze longues années pour achever la nouvelle scène du célèbre théâtre de Saint-Pétersbourg. Un concert de gala sera donné à l’occasion de l’inauguration. Il sera retransmis dans une dizaine de pays du monde. Avant qu’il ne commence, Valeri Guerguiev intrigue le public.
« Il y a une régie originale, des lumières non moins étonnantes. Ce ne sera pas comme cela se passe d’habitude lors que nous sortons, se mettons debout, chantons, inondons la scène d’applaudissements. Il y aura des choses intéressantes voire comiques. Je suis inquiet, moi ».
Né à Moscou, Valeri Guerguiev, qui est d’origine ossète, reste fidèle à Saint-Pétersbourg. C’est ici qu’il a suivi ses études au Conservatoire. C’est ici qu’il a débuté sa carrière de chef d’orchestre. C’est ici que se trouve le Théâtre Mariinski dont Valeri Guerguiev a fait l’un des centres musicaux les plus réputés du monde. Le nombre de concerts donnés par le musicien russe en une saison dépasse le nombre de jours dans l’année. Sans exagérer, on peut dire qu’il est le Russe le plus demandé à l’international. Aujourd’hui il est le chef de l’Orchestre symphonique de Londres, de l’Orchestre philarmonique de Rotterdam et du National Youth Orchestra of the USA. Il est également le chef d’orchestre invité du Metropolitan Opera. Sa mission, Valeri Guerguiev l’a définit comme suit : promouvoir la musique russe dans le monde.
Quel que soit l’orchestre qu’il conduit, Valeri Guerguiev sait l’inspirer, fait remarquer Maïa Plissetskaïa, légende du ballet russe :
« Lorsqu’il conduit le ballet, tous dansent mieux ! C’est pareil avec l’opéra ou le concert symphonique : il donne la pêche à tout le monde ! Le public dans la salle est debout pour applaudir ! C’est un vrai talent ».
Valeri Guerguiev a un autre talent, celui de la compassion. Après l’attentat de Beslan en Ossétie du Nord en 2004 il a donné une série de concerts de bienfaisance baptisée « La Musique au nom de la Vie » à New York, Paris, Londres, Tokyo, Rome, Moscou. Et on ne peut certes pas oublier le concert requiem sous sa direction en août 2008 à Tskhinval, la capitale de l’Ossétie du Sud, détruite lors de l’invasion de l’armée géorgienne. /L
