La Russie et le Japon intensifieront leur dialogue en vue de signer un Traité de paix, mais il n'existe pas de solutions rapides à ce problème, ont déclaré lundi à Moscou le président russe Vladimir Poutine et le premier ministre nippon Shinzo Abe.
"Ces derniers années, les négociations ont été de fait suspendues. Aujourd'hui, nous nous sommes mis d'accord pour reprendre le dialogue. Cela ne signifie pas que nous réglerons immédiatement ce problème vieux de 67 ou 68 ans. En tout cas, nous poursuivrons notre travail en vue de régler cette question complexe, qui est très importante pour nos deux pays", a indiqué M.Poutine lors d'une conférence de presse.
"67 ans se sont écoulés depuis la guerre, mais cette question n'est toujours pas réglée. C'est une question vraiment complexe. Et il n'existe pas de baguette magique qui pourrait la régler d'un seul coup. Il y a un grand écart entre les positions des deux pays. Un dialogue sans hâte permettra de régler ce problème", a noté Shinzo Abe.
Moscou et Tokyo restent formellement en guerre, car aucun traité de paix n'a été conclu au terme de la Seconde Guerre mondiale.
Depuis plusieurs décennies, les relations russo-japonaises sont envenimées par un litige territorial portant sur quatre îles qui font partie des Kouriles du sud (Itouroup, Kounachir, Shikotan et Habomai).
Rattachées à la Russie au lendemain de la Seconde guerre mondiale, ces îles sont revendiquées par Tokyo qui évoque le traité bilatéral sur le commerce et les frontières de 1855 reconnaissant la souveraineté japonaise sur ces territoires. Cette revendication est avancée par Tokyo à titre de préalable à la conclusion du traité de paix avec la Russie. Moscou souligne pour sa part que la souveraineté des Kouriles est irrévocable et propose au Japon de renoncer à ses revendications et de développer la région de concert avec la Russie.