L’attentat de Boston a suscité les plus vifs échos. Les auteurs de ce crime sont des « tchétchènes ethniques » comme on les appelle aux États-Unis. Il va de soi que ce sujet a été soulevé pendant « la ligne directe avec Poutine ». Selon le président, ce n’est pas la peine d’attirer l’attention sur la nationalité des terroristes. Il a rappelé en même temps que pendant longtemps les médias occidentaux appelaient les auteurs des attentats en Russie non par des extrémistes mais des insurgés et les soutenaient invariablement. Le temps est maintenant venu, - estime Poutine,- que les partenaires occidentaux unissent leurs efforts avec Moscou dans la lutte contre le terrorisme. Cette position est incontestablement bien fondée,- estime Peter Schultze professeur de l’Université de Gottingen :
« En effet, pendant la guerre en Tchétchénie, les États-Unis et les pays occidentaux faisaient preuve de sympathie tacite envers les ressortissants du Caucase considérés comme des combattants indépendantistes. Mais cette sympathie s’est volatilisée après l’attentat de 2001 à New York et les attentats systématiquement perpétrés par les kamikazes en Irak, Syrie et Afghanistan. Ceux qui poursuivent la campagne antirusse sont des dogmatiques aveugles qu’il est impossible de ramener à la raison. Le président Poutine a été le premier à proposer de mener la lutte commune contre le terrorisme. Il a été soutenu par Washington en 2001. La politique russe n’a pas changé depuis. La lutte doit être internationale ».
On a également interrogé Vladimir Poutine au sujet de l’Union douanière dont il a fait une priorité de sa politique ou, plus exactement, au sujet de la participation éventuelle de l’Ukraine. Le président a fait remarquer que l’adhésion à cette alliance permettrait à l’Ukraine de gagner annuellement un supplément de 10 milliards de dollars. Les experts estiment que la réaction de Poutine témoigne indirectement que des négociations intenses sont en cours bien que la partie ukrainienne insiste sur une intégration partielle dans le format 3+1. Récemment encore Moscou considérait cette formule comme inacceptable mais la position russe semble devenir plus souple à en juger par la réaction du président, - estime Léonid Goussev, directeur de recherche de l’Institut des relations internationales. L’expert n’a pas exclu que l’Ukraine pourrait prochainement recevoir le statut d’observateur dans les instances de l’Union douanière. /L