Des affrontements avec la police ont eu lieu au centre de Paris, quelques heures après l'adoption définitive de la loi ouvrant le mariage aux couples homosexuels, écrit le quotidien Rossiïskaïa gazeta du 25 avril 2013.
Au départ, rien ne laissait présager un tel scénario, même si plusieurs milliers de manifestants contre le mariage gay s'étaient réunis sur l'esplanade des Invalides à quelques centaines de mètres de l’Assemblée nationale. Les résultats du vote ont, de manière prévisible, provoqué la colère et l'indignation des manifestants.
Au crépuscule, à l'appel de l'écrivain Frigide Barjot qui dirige les Manifs pour tous en opposition au texte de loi, les manifestants ont commencé à se disperser afin de revenir dans les prochains jours dans les rues de France.
Cependant, tout le monde n'a pas suivi leur exemple. Plusieurs centaines de jeunes portant des foulards et des lunettes de montagne (pour se protéger du gaz lacrymogène) ont tenté de percer le cordon de police aux cris de "Hollande, démission !" et "Policiers, collabos !".
Ils ont commencé à jeter sur les gendarmes des pétards et des bouteilles de verre, ce qui n'a pas intimidé les forces de l'ordre. Les jeunes ont alors changé de tactique et ont décidé de se frayer un chemin par les quais… où ils ont été accueillis par les CRS. L'altercation se serait probablement terminée sans dommages des deux côtés si les activistes n'avaient pas trouvé sur leur route un site en construction : la rive gauche de la Seine doit prochainement devenir une zone piétonne à cet endroit. Cette fois, ce ne sont plus des bouteilles mais des pavés et des armatures métalliques qui se sont abattues sur les policiers. Plusieurs CRS ont été blessés dont un avec une commotion cérébrale, qui a été hospitalisé d'urgence. Les CRS ont violemment riposté et ont interpelé plusieurs attaquants. 12 personnes ont été arrêtées.
Pendant leur transfert au commissariat, l'atmosphère sur la rive droite, où l'on célébrait la victoire, était diamétralement opposée. Dans les cafés et bistrots débordés du Marais, quartier connu pour ses mœurs non traditionnelles, on entendait des cris de joie et de la musique techno. Une foule de supporters du "Mariage pour tous" s'était rassemblée devant la mairie du IVème arrondissement de Paris où le premier édile Christophe Girard, qui n'a jamais vraiment caché son orientation sexuelle, félicitait les gays et les lesbiennes qui s'embrassaient. Bertrand Delanoë a également honoré de sa présence la foule triomphante. En s'adressant à la foule il a posé une question rhétorique : "La France est merveilleuse aujourd'hui, n'est-ce pas?". La foule a crié "oui". La réponse n'était vraiment la même de l'autre côté de la Seine, sur l'esplanade des Invalides.