Le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov a récemment déclaré à la chaîne de télévision russophone RTVi que « Moscou n’a pas constaté que les Etats-Unis ont renoncé au bouclier antimissile, même si les dirigeants américains ont reporté la quatrième phase ». Selon le ministre, Moscou a besoin non pas de déclarations ou de simples garanties juridiques attestant que le système de missiles anti-missile ne sera pas dirigé contre la Russie, mais d’une liste de critères permettant de vérifier à tout moment que ces garanties sont effectivement respectées et que le bouclier antimissile américain est conforme aux objectifs annoncés.
Récemment, les agences d’information ont par ailleurs cité les propos du représentant permanent de la Russie auprès de l’OTAN Alexandre Grouchko selon lesquels malgré le fait que les Etats-Unis aient renoncé à déployer des éléments du bouclier antimissile en Pologne, « le problème essentiel pour la sécurité de la Russie restait irrésolu ». Le ministre russe de la Défense Sergueï Choïgou a récemment proposé à son homologue américain Chuck Hagel de relancer les négociations sur le bouclier antimissile en organisant une réunion OTAN-Russie au niveau des ministres de la Défense le 24 mai prochain à Moscou. Par ailleurs des divergences subsistent sur règlement des conflits internationaux. Le rédacteur en chef adjoint de la revue Nezavissimoïe Voïennoïe Obozrenie (Revue militaire indépendante) Viktor Litovkine note plusieurs autres nuances dans les relations OTAN-Russie , qui n’existaient pas auparavant.
« En gros, rien n’a changé. Les relations étaient les mêmes il y a un. La seule chose qui a changé, c’est que la date du retrait des troupes de l’OTAN de l’Afghanistan approche. On sait que l’Alliance atlantique a demandé aux militaires russes d’apporter leur expérience en la matière. Je ne suis pas certain que cette expérience leur sera utile. Mais armés de quelques conseils, l’OTAN pourra retirer ses troupes avec des dommages minimaux. Quant au fait qu’il vont perdre la face après avoir échoué à atteindre les objectifs fixés, cela appartiendra à l’histoire ».
Il y a un an Sergueï Lavrov a dit à l’issue de la réunion du Conseil OTAN-Russie : « Il ne suffit pas de dire et redire que nous avons des divergences. Il faut surmonter ces divergences en essayant de nous comprendre réciproquement. De notre côté, nous y sommes prêts ».
La position de Moscou n’a pas changé depuis. T