Après les événements de Chypre, les entreprises et les Russes fortunés concluent que placer son argent dans la zone euro n’est pas toujours fiable. C'est ainsi que la conseillère du président Elvira Nabioullina a commenté l'expropriation opérée sur les épargnants de Chypre, écrit le quotidien Rossiïskaïa gazeta du 22 avril.
Elvira Nabioullina a participé aux débats du forum international Russie-2013 organisé par Sberbank. Des dirigeants de fonds d'investissements gérant des centaines de milliards de dollars se sont rendus à Moscou à cette occasion.
"Le précédent de Chypre a enfreint la règle fondamentale du système bancaire : la confiance", explique Nabioullina. Et c'est un bien plus grand préjudice que la faillite de plusieurs grandes banques".
Elle remarque que les épargnants russes sont très bien protégés et propose à tous ceux qui en doutent de transférer leur argent dans les banques russes. Il existe actuellement un système d'assurance des épargnes jusqu'à 700 000 roubles (environ 17 500 euros) et, en plaçant de l'argent dans différentes banques, il est possible de protéger une somme plus élevée tandis que les taux d'intérêts sur les dépôts sont très intéressants, souligne-t-elle.
Elle a également identifié plusieurs principes fondamentaux qu'elle compte prochainement appliquer en tant que présidente de la Banque centrale. Premièrement, l'indépendance de l’institution par rapport au gouvernement. "Les représentants du gouvernement ne doivent pas faire partie du conseil d'administration de la Banque centrale. Je suis ravie de voir que mon opinion a été entendue", a-t-elle déclaré.
L'accès des fonds-retraite sur les marchés russes est appelé à catalyser les transactions boursières.
Pour elle, la stabilité financière sera assurée par le nouveau mandat de la Banque centrale, méga-régulateur de l’économie. "Il est primordial en Russie de veiller et d'empêcher les risques systémiques, non seulement dans les grandes banques mais aussi dans les groupes financiers ayant des activités diverses et variées". Et si, en renforçant la surveillance, la Banque centrale arrivait à "voir et influer" sur le système financier en général, la stabilité de la croissance serait même mieux garantie qu’avec d’autres outils tels que la stimulation de l'économie par des méthodes monétaires ou le jeu sur les taux d'intérêt. "La Banque centrale doit se débarrasser des illusions selon lesquelles ces méthodes permettent de régler les problèmes existants", a-t-elle souligné.
De plus, la Russie doit toujours tenter de faire baisser l'inflation. Selon elle, son taux est attendu à hauteur de 6% cette année bien que selon certains pronostics, la hausse des prix sera supérieure.
Le taux de change flexible est un autre atout de la nouvelle Banque centrale. "Nous avons tous les éléments en main pour attirer les investissements. Il est important de se rappeler que la Russie dispose d'un très large marché intérieur - 140 millions d'habitants instruits avec un niveau de consommation élevé - ainsi que de riches ressources naturelles. Il ne reste plus qu'à adapter notre législation aux normes internationales", a-t-elle déclaré. Le gouvernement prépare des amendements à cet effet.
Aujourd'hui les banques russes et suisses sont les plus fiables du monde, conclut l'entrepreneur Oleg Tinkov. "Aux Etats-Unis on peut aujourd'hui bloquer un compte pour des motifs politiques. Les banques de l'UE sont essoufflées et la Banque centrale européenne n'arrive pas à gérer la situation. Le système bancaire russe est bien plus solide et professionnel. Et surtout – rentable.
Il a enregistré 1 000 milliards de roubles (près de 25 milliards d'euros) de bénéfice net en 2012. Et si la banque fait un bénéfice net de 10-15 milliards de dollars par an, il est clair qu'on peut épargner auprès d’elle 1 million de dollars sans risque".
