Moscou révisera les conditions du crédit russe accordé à Chypre si ses intérêts sont respectés, notamment à condition que l'activité des banques russes sur l'île ne soit plus entravée, a annoncé aux journalistes le ministre russe des Finances Anton Silouanov.
En 2011, la Russie a accordé à Chypre un prêt 2,5 milliards d'euros sur 4,5 ans à faible taux par rapport à ceux en vigueur sur les marchés internationaux (4,5% par an). Lors de pourparlers en mars, la partie chypriote a proposé de prolonger le prêt russe à cinq ans et de réduire son taux à 2,5%. De telles conditions reviendront à renoncer à 10% de la dette.
"Nous agirons en tenant compte de nos intérêts. Notre intérêt réside dans le fait que notre filiale (de la banque VTB, ndlr) y travaille normalement, elle ne nécessite aucun assainissement, aucun soutien financier, l'argent de nos entreprises y est bloqué. Nous voudrions que cet argent arrive à ses bénéficiaires", a dit Silouanov en visite à Washington.
Selon M. Silouanov, les ministres de l'UE et la direction du FMI, qu'il a rencontrés à Washington, ont tous prôné une levée rapide des limitations touchant les comptes bancaires de Chypre.
Le gouvernement chypriote a accepté en mars des contreparties draconiennes en échange d'un prêt de 10 milliards d'euros nécessaire pour éviter la faillite. Moscou a critiqué ces mesures qualifiées de "confiscation" par le premier ministre Dmitri Medvedev.
La contribution chypriote afin d'obtenir le prêt européen est passée de 17,5 milliards d'euros à 23 milliards récemment, déstabilisant encore un peu plus une économie en plein crise.