Commentant les rumeurs concernant une possible démission de l'émissaire spécial des Nations unies et de la Ligue arabe pour la Syrie, Lakhdar Brahimi, le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov a estimé jeudi que M.Brahimi ne pouvait agir autrement dans la situation présente.
"Comment peut-il agir autrement, en tant que personne honnête, si l'une des deux organisations qui lui ont livré le mandat pour des négociations entre les autorités et l'opposition (en Syrie, ndlr) a renoncé à tout soutien à de telles négociations et a déclaré illégitime le pouvoir de Damas, tout en reconnaissant la Coalition nationale (de l'opposition) comme unique représentant légitime du peuple syrien", a déclaré le ministre devant les journalistes.
Le récent sommet annuel de la Ligue arabe a attribué le siège dévolu à la Syrie au sein de la Ligue à la Coalition nationale de l'opposition syrienne et a octroyé aux Etats membres de la Ligue le droit d'armer la rébellion luttant contre le régime de Bachar el-Assad.
Du moment que l'un des fondateurs du mandat de M.Brahimi - la Ligue arabe - déclare que la Coalition nationale de l'opposition est le seule représentant légitime (de la Syrie), cela signifie qu'il n'y aura tout simplement pas de négociations, mais il y aura, en revanche, l'armement de ceux qui souhaitent renverser le régime en Syrie. Moscou ne voit pas comment dans ces conditions M.Brahimi pourrait remplir sa mission consistant à régler au plus vite le conflit en Syrie, qui a fait selon l'Onu plus de 70.000 morts depuis mars 2011.
