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C’est à contrecœur que les autorités américaines révèlent les détails de l’investigation de l’attentat de Boston en ouvrant ainsi la voie à toutes sortes de spéculations autour de ce qui s’est passé lundi.

Rappelons que l’attentat d'Oklahoma City perpétré en 1995 par Timothy McVeigh a stupéfait les Américains qui, à leur habitude, ont au début accusé les radicaux musulmans, explique Fedor Lioukianov rédacteur en chef de la revue La Russie dans la politique globale.

« La première pensée chez tout le monde était : qui cela pouvait être ? Mais évidemment des Arabes. Des Palestiniens ou quelqu’un d’autre. A l’époque, en 1995, il n’y avait pas d’Al-Qaïda, mais il y avait déjà des imans radicaux et l’attentat de New York au début des années 1990. Bref, la piste arabe était dominante. Et voilà qu’il s’avère que ce n’était pas un Arabe mais un WASP (White Anglo-Saxon Protestant) d’origine écossaise, qui a perpétré cet attentat, aidé par son complice, lui aussi Anglo-Saxon blanc. Pourquoi ils ont fait exploser le bâtiment ? Parce qu’ils détestaient tout le monde. Et lorsqu’on l’a appris, l’opinion publique a été choquée. Alors, dans l’attentat de Boston, il faut d’abord clarifier plein de choses avant d’avancer des hypothèses. »

C’est peut-être le choc qui fait accueillir avec scepticisme la version, considérée comme officielle des attentats du 11 septembre 2001 privilégiant la piste « arabe », par une grande partie de la société américaine, mais aussi à l’étranger, surtout au Proche-Orient. Les médias, notamment américains, ont, quant à eux, ont accepté avec enthousiasme la version « voulue » par l’administration Bush, selon laquelle le terrorisme international en serait le seul responsable. Cependant, selon Fedor Lioukianov, cette version semble progressivement devenir une autre théorie de complot.

Aujourd’hui, avec l’attentat de Boston, les versions, basées sur un « complot » quelconque, ne manquent pas. Du reste, l’histoire montre que les affabulations cachent souvent de vrais problèmes. Après les guerres en Irak et en Afghanistan on découvre que le terrorisme international n’existe pas, qu’il n’y a que la méthode de la guerre « asymétrique » utilisée par les « loosers », ceux qui sont impuissants à battre les Etats-Unis militairement parlant. Hélas, battre un tel pays, dont la part dans les dépenses militaires mondiales s’élève à 39 %, est impossible. Impossible de gagner lorsque votre adversaire alloue 682 milliards de dollars par an à l’armée. Il ne reste que le dialogue, mais ce dernier est très difficile, comme le montrent, par exemple, les relations russo-américaines.

Lorsqu’à l’époque de Georges W. Bush on disait qu’il envoyait des avions de combat F-16 comme on envoie des messages, ce n’était pas totalement faux. Hélas, on peut dire la même chose à propos d’Obama à cette exception près que celui-ci envoie des drones. Vous avez dit « dialogue » ? La lutte contre le terrorisme devrait donc prendre en compte non seulement les enquêtes et les opérations spéciales mais aussi le décongestionnement de « l’oreille » de l’administration américaine. Non pour un dialogue avec les terroristes, mais pour un dialogue avec la Russie, la Chine, le Venezuela, voire l’Iran. Parce qu’aujourd’hui ce dialogue est quasiment inexistant. /L

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