Une Russie sans Chavez

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Dimanche 14 avril, le Venezuela a élu son nouveau président : Nicolas Maduro. C’est un nouveau point de départ dans les relations entre la Russie et le Venezuela - et l'Amérique latine en général.

Dimanche 14 avril, le Venezuela a élu son nouveau président : Nicolas Maduro. C’est un nouveau point de départ dans les relations entre la Russie et le Venezuela - et l'Amérique latine en général. Car la confiance va diminuer après le décès d'Hugo Chavez, écrit lundi le quotidien Moskovskie Novosti.

Les intérêts économiques de Moscou et Caracas se rejoignent sur deux points : la production commune de pétrole et les livraisons d'armes. La coopération dans le premier secteur devrait se maintenir avec le nouveau président : le Venezuela est intéressé par l'exploitation de nouveaux gisements pétroliers et ne renoncera pas aux projets communs avec la Russie. Les compagnies russes participent déjà à cinq projets de production pétrolière au Venezuela, dont Hunin-6 et Carabobo-2 – les plus grands champs pétroliers du monde dont les réserves sont estimées à 13 milliards de tonnes.

L'an dernier, la Russie a exporté 15,2 milliards de dollars d'armes dans le monde et le Venezuela se place en troisième position des pays destinataires derrière l'Inde et l'Algérie, avec 15% des livraisons soit plus de 2 milliards de dollars. Toutefois, la réticence de Caracas à poursuivre les importations en provenance de Russie n'est pas critique : Moscou livre également du matériel militaire dans 65 autres pays, et son portefeuille de commandes s'élève déjà à 46,3 milliards de dollars.

Cependant dans ce cas, la Russie perdrait une grande part des commandes passées au complexe militaro-industriel – aujourd’hui réparties entre 13 grandes entreprises de l'industrie de l'armement.

Hormis le pétrole et les armes, ces deux pays étaient également liés par la confiance. Hugo Chavez se rendait à Moscou pratiquement chaque année pour maintenir un contact personnel avec le gouvernement russe et même pendant les entretiens officiels Chavez, Poutine et Medvedev se tutoyaient. L'ex-dirigeant du Venezuela reconnaissait son amour pour la Russie et était un ami sincère de ce pays. Le Venezuela fut l’un des premiers et rares pays à reconnaître l'indépendance de l'Abkhazie et de l'Ossétie du Sud.

Selon les experts, les 14 années de règne de Chavez furent la meilleure époque des relations russo-vénézuéliennes, y compris pendant la période soviétique. Le successeur de Chavez pourrait être un bon partenaire mais pas un ami. Le nouveau président ne souhaitera certainement pas aller au conflit en provoquant les Etats-Unis et l'UE au nom de la Russie. Il est probable que le capital politique crucial qu'est la confiance disparaisse des relations entre Moscou et Caracas.

Il existe également une autre perte politique : grâce au soutien de Chavez il était plus facile pour Moscou d'établir des relations avec les autres pays de la région. Chavez était à la tête du projet d'unification des pays latino-américains en une Alliance bolivarienne.

Désormais, c'est le Brésil qui de toute évidence sera le principal pays partenaire de la Russie en Amérique latine, étant le plus grand pays du continent, avec lequel il est possible d'interagir non seulement dans un format bilatéral mais aussi dans le cadre des Brics. Comme l'a déclaré le président Poutine fin mars au sommet des Brics, le travail dans le cadre de l’organisation est l'une des priorités de la Russie.

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