Moscou et Tachkent, une rencontre au sommet attendue

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Islam Karimov, président de l'Ouzbékistan, visitera officiellement les 14 et 15 avril la Russie. Le sommet aura lieu le lundi 15 avril. Comme on peut s'y attendre, le président russe Vladimir Poutine examinera avec son collègue ouzbek toutes les relations bilatérales : la coopération politique et économique, les questions de politiques régionales et internationales, ainsi que la sécurité en Asie Centrale.

La Russie reste pour l'Ouzbékistan le principal partenaire commercial et économique. Les échanges commerciaux des deux pays ont dépassé en 2012 les sept milliards de dollars. Cependant, il est difficile de qualifier les relations entre Moscou et Tachkent d'idéales. Il y a des divergences notamment sur la position du dirigeant ouzbek à propos d'une série de questions internationales. Dans le cadre de la visite d'Islam Karimov à Moscou, est prévue la signature de documents bilatéraux visant le développement ultérieur des relations russo-ouzbèkes. Mais de grands progrès ne sont pas attendus, indique Daniil Kislov, politologue et rédacteur en chef du site Fergana.ru.

« Je ne prévois pas de percées sérieuses dans nos relations ou l'apparition de propositions sérieuses que nous pourrions recevoir de la part d'Islam Karimov. Nos États sont liés par l'accord signé en 2005, et nos relations, théoriquement, selon ce document, doivent être idéales. Mais ce n’est pas ainsi. D'insignifiants problèmes apparaissent constamment, comme, par exemple, le problème de la conversion des moyens des compagnies aériennes russes qui travaillent là-bas. Je pense que parmi les problèmes importants qui seront examinés lors de la rencontre se trouvera celui des investisseurs russes sur le territoire de l'Ouzbékistan. Il est probable que sera examiné le problème de la compagnie de téléphonie mobile MTS qui a été obligée de partir à la fin de l'année passée ».

On s'attend à ce qu'Islam Karimov examine avec Vladimir Poutine la construction par les compagnies russes de deux centrales hydrauliques en Kirghizie et au Tadjikistan. Tachkent est opposé à ces projets indiquant que les nouvelles centrales hydro-électriques perturberont l’équilibre des milieux naturels dans la région.

Moscou s’inquiète à cause de l'élargissement de la coopération de l'Ouzbékistan avec les États-Unis. Après la sortie inattendue de l’OTSC en juin de l'année passée, Tachkent a commencé à intensifier activement sa coopération militaro-technique avec Washington et l'OTAN. En échange de l'octroi du couloir de transport pour les troupes américaines quittant l'Afghanistan, le Pentagone promet de rééquiper l'armée ouzbèke. L'inquiétude de la Russie est tout à fait argumentée, puisque ces livraisons militaires mettent en cause la stabilité de toute la région, précise Andreï Grozine, chef de section de l'Asie centrale et du Kazakhstan de l'Institut des pays de la CEI.

« La région se trouvant maintenant dans une position assez instable, est capable de générer des conflits. L'apparition de nouvelles bases militaires, les livraisons massives des armes – tout cela sape la stabilité. Si les États-Unis ont l'intention de transformer sérieusement Tachkent en leur principal partenaire régional, et en plus, non économique mais militaro-politique, alors, il faut s’attendre à un Ouzbékistan bourré d'armes. Il est clair que ces armes commenceront à se disperser dans la région. Malgré la protection des stocks militaires, probablement, cet armement commencera à proliférer au-delà de leurs limites et se retrouvera entre des mains criminelles ».

Mais les autorités russes n'ont pas l'intention de dramatiser la situation. Moscou mène une politique prudente et équilibrée. Comme Tachkent a rompu avec l’OTSC, l'accent sera mis sur les liens bilatéraux. En particulier, les dirigeants des deux pays envisagent d'examiner une coopération entre les services secrets de la Russie et de l'Ouzbékistan, d’élaborer des mesures communes de résistance au terrorisme, à l'extrémisme, ainsi que la lutte contre les trafics de drogues et la criminalité.

Au Kremlin, on n'exclut pas que les dirigeants de la Russie et de l'Ouzbékistan puissent examiner la question des grues blanches, une espèce en voie de disparition. Le programme pour leur sauvetage se trouve sous le contrôle personnel de Vladimir Poutine. Les ornithologues russes élèvent ces oiseaux dans une pépinière spéciale. Lorsque les petits sont assez forts, ils sont mis en liberté. La voie vers l'hivernage passe par l'Ouzbékistan où les oiseaux sont souvent victimes des braconniers. Cette situation pourrait devenir une heureuse possibilité de coopération entre la Russie et l'Ouzbékistan, dit-on dans le service de presse du Kremlin. /L

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