Les bitcoins – ce sont des pièces de monnaie virtuelles qui peuvent être émises à l’aide des logiciels spéciaux selon une formule fixe. L’intérêt croissant envers les bitcoins de la part des investisseurs était lié à plusieurs facteurs. Le système est conçu de telle sorte que les bitcoins ne peuvent pas être confisqués à leurs propriétaires – un règlement intéressant compte tenu de l’actualité économique à Chypre, où des fonds étaient confisqués à des détenteurs de certains comptes. En outre, les détenteurs de cette monnaie peuvent garder l’anonymat, s’ils le désirent. Cela attire les investisseurs, surtout qu’il devient moins sûr de garder des actifs dans les paradis fiscaux.
« La popularité des bitcoins s’explique par le fait qu’elle représente une alternative aux monnaies des Etats », explique Alexeï Viazovski, vice-président du cabinet d’investissement Pokrovka Finans . « Nous observons ces dernières années que les Etats par le biais de leurs banques centrales abusent de leur droit sur le monopole de la monnaie en réalisant des émissions souvent irrationnelles. Cela provoque une forte liquidité dans le monde. Les taux d'intérêt sont à des niveaux zéro. Les investisseurs ne savent pas comment faire de l'argent dans ces conditions, en particulier sur le marché obligataire. C’est pourquoi ils s’intéressent aux monnaies privées qui peuvent être intéressantes pour des investissements ».
Il n’y a pas si longtemps, les bitcoins pouvaient apporter des dividendes. Si au début de l'année un bitcoin valait seulement 20 dollars, mercredi dernier son prix a augmenté jusqu’à 270 dollars, une hausse de 1300%. Et compte tenu qu’au début des négociations il y a trois ans, un bitcoin valait seulement 5 cents, les profits des premiers investisseurs étaient astronomiques.
Tout cela a changé jeudi. La bulle a explosé et le cours de la monnaie a commencé à chuter. Vendredi le cours du bitcoin était seulement 70 dollars. Et les analystes financiers ne sont pas surpris par cette baisse. Un tel système monétaire ne prévoit pas l'existence d'une autorité de réglementation unique, et il n’est donc pas à l’abri des grands changements, explique le directeur général du groupe financier Alor Sergueï Khestanov.
« La particularité de ce type de monnaie, c'est qu'elle n'a pas de centre d'émission centralisée. Pour des raisons évidentes, elle n’est garantie par aucune banque centrale. En conséquence - même des fluctuations modérées de l'offre et de la demande pour cette devise provoquent de très fortes variations dans les prix. Et tant que cette monnaie ne deviendra pas populaire et répandue, ces fluctuations sont très probables ».
La popularité des bitcoins est en train de croître fortement. Déjà jeudi, le nombre d'utilisateurs enregistrés sur des sites où il est possible d’échanger cette monnaie, a augmenté de dizaines de milliers de personnes. Bitcoins étaient acceptées par certains magasins en ligne pour le paiement des achats. En outre, la monnaie électronique a commencé à entrer progressivement dans la vie réelle. Certains bistrots londoniens l’acceptaient en règlement. Cependant, après la chute vertigineuse de son cours, l’intérêt pour cette monnaie devrait baisser.
