La taille a son importance et le poids aussi parce que le prix du billet d’avion en dépend. Les passagers de Samoa paient désormais 1 dollar par kilo de poids sur les lignes intérieures et 4 dollars sur les lignes internationales. On additionne le poids du passager et celui de ses bagages. La compagnie estime que cette méthode de formation des prix est parfaitement équitable et explique qu’il faut payer pour le poids et non pas pour le siège occupé par le passager. C’est en partie justifié parce que la proportion de personnes obèses est très élevée en Polynésie en général et à Samoa plus particulièrement. Mais le cas échéant, les calculs économiques ont prévalu sur les considérations de santé, estime Vitali Bordounov, président du Conseil d’administration de l’Institut indépendant du droit international :
« La compagnie veut gagner de l’argent et comme les obèses ne manquent pas, elle a décidé de faire des bénéfices à leurs dépens. C’est une mesure arbitraire du point de vue juridique qui ne doit pas se généraliser ».
Et pourtant, cette idée est depuis longtemps étudiée par d’autres compagnies. Elles ont leurs arguments. Premièrement, il faut plus de combustible pour transporter les obèses et, deuxièmement, le passager qui occupe plus de place que prévu incommode les autres.
Les transporteurs aériens indonésiens font déjà payer les obèses pour leur excédent de poids. Air France veut également que les passagers trop corpulents achètent un deuxième billet à 75% de sa valeur nominale en arguant de raisons de sécurité. Ils seront remboursés si l’avion n’est pas complet. C’est d’ailleurs, ce que pratique le transporteur américain United Airlines.
Il n’existe pas de règlementations sur le poids des passagers, fait remarquer le rédacteur en chef du portail avia.ru Roman Goussarov :
« Les avionneurs calculent à l’étape du développement combien de passagers l’appareil peut emporter et sur quelle distance. On prend généralement pour référence le chiffre de 100 à 105 kilos (poids du passager et de ses bagages). C’est un repère pour les compagnies d’aviation car l’équipage doit savoir quel poids se trouve réellement à bord. En effet, la sécurité du vol et l’estimation de la quantité de combustible en dépendent ».
L’idée de faire payer plus cher pour la surcharge pondérale n’est pas à l’ordre du jour en Russie, poursuit l’expert :
« En Russie il y a peu d’obèses, si bien que cela ne pose aucun problème aux compagnies d’aviation. Par contre, les passagers de haute stature donnent plus de tracas. Les joueurs de basket sont réellement incommodés dans l’avion mais les compagnies ne prélèvent pas de frais supplémentaires. Ce thème ne sera même pas soulevé en Russie dans un avenir prévisible.
La largeur du siège moyen est de 43 cm et un cm de plus sur les moyens courriers. L’avionneur européen Airbus a décidé d’aller au-devant des souhaits de ses clients et le modèle populaire A-320 sera équipé de sièges de 51 cm de large réservés aux passagers corpulents. Il faudra pourtant payer pour voyager dans des conditions confortables ou bien maigrir si l’on veut économiser sur le prix du billet d’avion. T
