Depuis déjà une semaine la presse ne cesse d’évoquer la probabilité d’un nouveau tournant à l’intérieur et autour de l’Afghanistan. Il est question du retour supposé des militaires russes dans ce pays. Le prétexte a été donné par des publications dans nombre de médias au sujet de création en Afghanistan avec la participation de la Russie de bases de réparation et de maintenance du matériel militaire de fabrication soviétique et russe.
Le MAE et le ministère de la Défense de Russie ont démenti l’existence de tels plans. Ainsi le vice-ministre de la Défense de Russie Anatoli Antonov a déclaré qu’il « n’est question d’aucunes bases militaires en territoire d’Afghanistan. Toutes ces informations sont fausses ».
L’armée afghane est équipée d’armements soviétiques et russes. A la lumière du retrait en 2014 des forces de l’OTAN de l’Afghanistan, la question se pose de la nécessité d’assurer la maintenance des équipements de l’armée gouvernementale. Car de cela dépend la stabilité dans le pays, estime le rédacteur en chef de la revue Défense nationale Igor Korottchenko :
« Je pense que les bases de réparation et de maintenance que nous allons organiser fonctionneront sans spécialistes russes. Nous formerons des techniciens afghans en Russie pour qu’ils puissent réparer le vieux matériel soviétique chez eux. Il n’est pas question de retourner en Afghanistan, on ne peut pas entrer deux fois dans la même rivière ».
Après le départ des troupes de l’OTAN en 2014 le retour de la Russie en Afghanistan ne peut être que symbolique, précise le vice-président de PIR-centre Dmitri Polikanov :
« Il s’agit, bien sûr, principalement de divers programmes de coopération économique, technique et militaire pour aider les Afghans à commencer à contrôler eux-mêmes la situation dans leur pays sans aucune ingérence extérieure. Et aucun soldat russe ne doit pas poser le pied sur le territoire de l’Afghanistan ».
Pour nous il est important que la stabilité soit assurée en Afghanistan dans tous les cas, dit Igor Korottchenko :
« Qu’en sera-t-il de l’Afghanistan ? Pour le moment les pires scénarios sont envisagés. Nous ne pouvons que conjecturer ce qui se passera si Hamid Karzaï est renversé et si les talibans prennent le pouvoir. Déstabilisation, chaos et ensuite exportation de l’extrémisme islamique vers les régions voisines. L’Asie Centrale au sud de la Russie, probablement, explosera ».
Les Russes n’ont pas besoin de retourner en Afghanistan, mais les Afghans pourront eux-mêmes aller en Russie. T