La Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l'homme Navanethem Pillay a appelé vendredi les Etats-Unis à fermer leur prison de Guantanamo, à Cuba, où une trentaine de détenus sont en grève de la faim depuis février, ont rapporté les médias internationaux.
"Nous devons indiquer clairement: les Etats-Unis violent leurs propres engagements et les normes et lois internationales qu'ils doivent respecter", a indiqué Mme Pillay.
"L'incarcération prolongée sans jugement de plusieurs prisonniers constitue une détention arbitraire et une violation du droit international", a-t-elle ajouté.
D'après des informations précédentes, 26 prisonniers sont en grève de la faim à Guantanamo depuis le 6 février pour protester contre la détérioration de leurs conditions de détention et les provocations religieuses. Toutefois, des avocats affirment que le nombre des participants à la grève est plus important que celui reconnu par les militaires américains.
Selon Mme Pillay, près de la moitié des 166 détenus de Guantanamo ont obtenu le feu vert pour être transférés vers leur pays d'origine ou vers un pays tiers en vue de s'y réinstaller, il faudrait donc procéder à leur libération. La Haut-Commissaire a demandé un accès à Guantanamo pour des experts du Conseil des droits de l'homme.
"Personne ne suggère que les Etats-Unis doivent être "réservés" vis-à-vis de personnes qui ont commis des crimes ou des atrocités. Les normes internationales exigent que ces crimes soient punis. Néanmoins les droits de l'homme sont universels et s'appliquent à tous, y compris à ceux suspectés d'avoir commis les crimes les plus graves comme des actes terroristes", a-t-elle dit.
La Maison Blanche a déclaré à maintes reprises son intention de fermer le centre de détention de Guantanamo, mais plusieurs sénateurs américains sont hostiles à cette décision. La fermeture du camp de Guantanamo figurait parmi les promesses électorales du président américain Barack Obama pendant sa première campagne présidentielle. Toutefois, le Congrès refuse de financer les efforts visant à fermer la prison, très critiquée par les défenseurs des droits de l'homme.