La lutte anti-corruption fait penser dans le contexte de la crise financière aux travaux d’Hercules, estiment les experts européens. Toute crise est un puissant catalyseur de la corruption.
« Les tendances communes se manifestent en périodes de crises financières. La corruption et les risques prennent de l’ampleur. Les fonctionnaires corrompus augmentent les montants des pots-de-vin »,explique Irina Roukina, experte du Comité russe de lutte anti-corruption.
Il est difficile d’évaluer les statistiques : les données changent constamment.
Le récent scandale autour du licenciement à la mi-mars de l’ex-ministre français du budget Jérôme Cahuzak le confirme. Il a avoué cette semaine avoir trompé la Commission d’enquête en affirmant qu’il n’avait pas de compte secret à l’étranger. Encore 600 mille euros ont été découverts dans la banque suisse UBS. S’il est prouvé que le ministre s’est rendu coupable de blanchiment de fraude fiscale et a viré de l’argent en Suisse, Cahuzak est passible d’une peine de privation de liberté de cinq ans et d’une amende de 750 mille euros d’amende.
Le « lobbying corruptionnel » des transactions et contrats s’accentue en période de crise. En temps de troubles les corrompus deviennent plus habiles.
La Commissaire aux affaires intérieures de l’UE Cecilia Malstrem qui a récemment participé au séminaire anti-corruption en Suède a évoqué les statistiques de son rapport. D’après ses données, 27 pays de l’UE perdent tous les ans plus de 120 milliards d’euros retirés des pays de l’UE et du Trésor de l’Union suivant des schémas corruptionnels. Le vol le plus sérieux est lié aux contrats d’Etat parce qu’il est beaucoup plus simple de voler puiser dans les budgets. Dans les sociétés privées le contrôle du respect des engagements contractés en vertu des contrats est plus dur. La Bulgarie, la Roumanie, l’Italie, la Tchéquie et la Slovaquie sont considérées comme les pays les plus corrompus de l’UE. T