Il s’agit du premier traité sur le commerce des armes conventionnelles. Il fixe des normes unifiées régissant le commerce des armes au niveau global. L’objectif du Traité est de prévenir le trafic illicite des armes. Le document interdit l’exportation des armes conventionnelles aux régimes qui peuvent les utiliser pour perpétrer des génocides, des crimes contre l’humanité, des crimes de guerre et des attentats.
Le travail sur le texte du document a pris plusieurs années, mais à chaque fois la discussion buttait contre les prises de position de certains pays, des plus gros exportateurs et importateurs d’armes. En mars la conférence finale sur le projet de document a commencé à New York. Ses travaux ont été bloqués par l’Iran, la Syrie et la RPDC. Les trois pays, présentant selon l’Occident la principale menace à la sécurité dans le monde, ont qualifié le projet de document de déséquilibré et exposé leurs intérêts nationaux. Le traité a été au bout du compte soumis au vote de l’Assemblée Générale. 154 pays l’ont soutenu, 3 s’y sont opposés, 23 se sont abstenus.
Le secrétaire général de l’ONU Ban Ki-moon a qualifié l’adoption du Traité international sur le commerce des armes conventionnelles « d’acquis historique de la diplomatie » et « de culmination de longues années d’efforts de la communauté mondiale ». Son avis a été partagé par le président de l’Assemblée Générale de l’ONU Vuk Jeremić.
« C’est un grand événement pour de nombreuses raisons. L’adoption du Traité signifie que les pays exportateurs devront signaler leurs ventes d’armes conventionnelles et leur circulation. Ils devront évaluer préalablement toute transaction, se convaincre que les armes vendues ne risquent pas d'être utilisées pour contourner un embargo international, commettre des violations graves des droits de l'homme, ou être détournées au profit de terroristes ou de criminels ».
Au cours du vote final la Russie s’est abstenue. L'ambassadeur russe à l'ONU Vitali Tchourkine a indiqué que le Traité n’était pas conforme aux standards appliqués en Russie et dans beaucoup d’autres pays. Il a déploré les « lacunes » dans le texte, dont l'interdiction des fournitures d'armes à des entités non-gouvernementales non mandatées ou « l’absence de critères humanitaires strictes d'évaluation des risques susceptibles d’être interprétés et exploités par certains pays à des fins politiques ».
Le Traité entrera en vigueur quand il aura été ratifié par au moins 50 pays, ce qui pourrait prendre environ deux ans, selon les experts. T