La campagne électorale a été officiellement lancée au Venezuela mardi. Elle sera très brève, seulement 10 jours ce qui la rendra d’autant plus intense, a annoncé le correspondant de RIA Novosti.
Les principaux candidats ont "pris le départ" dans des régions différentes du pays: le président par intérim Nicolas Maduro a commencé sa campagne dans le Barinas, d'où Chavez était originaire. Son adversaire et chef de l'opposition Henrique Capriles a débuté dans le Monagas.
Entouré par une centaine de partisans, Nicolas Maduro s'est rendu au domicile de l'ex-président et a qualifié l'endroit de "berceau de la révolution bolivarienne". Le candidat de l'opposition Henrique Capriles a annoncé une "croisade" de l'opposition et a appelé les compatriotes à avoir "la foi, l'espoir et le courage". Dans les dix prochains jours, les candidats comptent se rendre dans les 23 Etats du pays, soit un rythme de 2 à 3 Etats par jour.
Les observateurs remarquent que la campagne précipitée, tendue et assez inattendue pour les deux candidats les poussera à "dévoiler leurs cartes" et profiter de chaque minute pour travailler avec la population, en jouant le tout pour le tout. Le candidat du gouvernement Maduro a déjà identifié son principal "atout": l'image du président défunt Hugo Chavez.
Selon Maduro, dans la matinée du premier jour de la campagne, Chavez lui serait apparu pendant sa prière sous forme d'un oiseau le bénissant pour la course. Nicolas Maduro mentionne si souvent Chavez qu’un site spécial a été lancé, pour compter le nombre de fois où le nom du Comandante est prononcé par son successeur. Chavez est devenue une sorte de "candidat virtuel", qui se présenterait à l'élection sous l’apparence de Nicolas Maduro.
Henrique Capriles semble tout aussi émotif que son rival Maduro. Après s'être incliné face à Chavez en 2012, il est néanmoins prêt à mener une novelle bataille pour le pouvoir. Il n'est pas offusqué par les sondages qui prédisent une large victoire à Nicolas Maduro, le 14 avril.
"Je mourrai, au cours de ces dix jours et pendant les années à venir, pour faire avancer ce pays. Mais je veux que vous mourriez avec moi dans cette aspiration", a déclaré Henrique Capriles lors du rassemblement de ses partisans à Maturin.
Par ailleurs, de nombreux observateurs soulignent que "l'obsession chavézienne" de Nicolas Maduro pourrait lui jouer un mauvais tour. Contrairement à Henrique Capriles, qui prône constamment le besoin de réformer le pays, Nicolas Maduro parle uniquement de Chavez et de la poursuite de son œuvre, sans faire de propositions concrètes concernant l'avenir du Venezuela.