La Chine étouffe sans les hydrocarbures russes

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Selon l'Organisation mondiale de la Santé et la Banque mondiale, les villes les plus sales du monde se trouvent en Chine. Un tiers du pays, dont la région de Pékin a été recouvert par un smog épais au cours de plusieurs semaines l’hiver dernier. Dans certaines régions, le taux de pollution dépassait les seuils critiques de 40 fois, ce qui a déclenché une mortalité record. Afin de réduire les émissions toxiques, le gouvernement chinois a ordonné d’arrêter partiellement la production industrielle. Selon le directeur de l'Institut national de l'énergie Sergueï Pravossoudov, cette catastrophe pourrait être un argument important pour que le contrat de livraison du gaz russe en Chine soit signé.

Actuellement, la Chine couvre 70% de ses besoins énergétiques grâce au charbon. Ce pays est le leader mondial pour la combustion de cette hydrocarbure, qui a conduit à la catastrophe écologique actuelle dans les grandes villes chinoises. Dans tous les autres pays, les principaux polluants atmosphériques urbains sont des véhicules automobiles. En Chine, il y a 20 fois moins de voitures par habitant qu'aux États-Unis.

La croissance économique soutenue en Chine a conduit à l'émergence d’une classe moyenne chinoise, et à une forte croissance du marché automobile au cours de ces dernières années. À l'heure actuelle, la Chine est le pays numéro un en termes des volumes de vente des automobiles. Cela signifie qu'à l'avenir, l’air des villes chinoises deviendra absolument irrespirable, explique Sergueï Pravossoudov.

Pour résoudre ce problème, il faut que les centrales thermiques fonctionnent non pas au charbon, mais au gaz, qui est plus écologique. Il en est de même pour les voitures. Pour le standard Euro 4, les émissions d'oxyde d'azote sont trois fois moins importantes s’il s’agit du gaz, quant au taux de CH, ses émissions sont 14 fois moins importantes. Pour le monoxyde de carbone, ses émissions pour le gaz sont 12,5 fois moins importantes. Les Chinois commencent à s’en rendre compte, et 1,5 millions de véhicules de leur parc automobile fonctionnent désormais au gaz.

La Chine augmente rapidement ses achats de gaz naturel liquéfié (GNL). En 2012, les importations du GNL vers ce pays ont totalisé 14,68 millions de tonnes contre 12,21 millions de tonnes l'année précédente (soit une augmentation de 20,3%). L'an dernier, le prix à l’achat du gaz naturel liquéfié en Chine a augmenté jusqu’à 560 dollars la tonne, alors qu’en 2011 il atteignait 472 dollars. La Chine paie plus cher pour le gaz que les clients européens de Gazprom. C’est pourquoi les négociations pour fournir d’importantes quantités de gaz russe à la Chine ont repris.

Récemment, le chef du conseil d'administration de Gazprom Viktor Zoubkov a déclaré que le géant gazier va s’accorder sur les prix du gaz russe destiné à la Chine en juin de cette année pour signer un accord final avec le gouvernement chinois vers la fin de 2013. Gazprom et le groupe gazier chinois CNPC ont signé récemment un protocole sur la livraison du gaz par le corridor oriental à partir de 2018. L’accord avec CNPC est nouveau dans la chaîne des investissements de Gazprom. Il permettra d'améliorer sensiblement la position de la société russe sur les marchés gaziers asiatiques, car actuellement elle y est présente uniquement grâce à l’investissement à 50% dans le projet Sakhaline-2 avec un volume annuel de 9,6 millions de tonnes.

De nouveaux accords sur la livraison d’hydrocarbures en Chine, signés lors de la visite de Xi Jinping à Moscou, est un facteur positif autant pour Gazprom que pour la société pétrolière publique russe Rosneft. Selon les experts l'agence de notation Fitch, la diversification des exportations pétrolières et gazières russes vers la région Asie-Pacifique permettra de renforcer la position de Moscou dans cette région, lui permettant de devenir l’un des principaux fournisseurs énergétiques.

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