L'Assemblée générale de l'Onu a adopté mardi, par une résolution, le premier traité international appelé à mettre fin au trafic illicite d'armes dans le monde, en ouvrant le document à la signature à partir du 3 juin prochain, rapporte le correspondant de RIA Novosti sur place.
En discussion depuis sept ans, le texte portant sur les ventes d'armes, un marché de 80 milliards de dollars par an, a été approuvé par 154 voix pour, trois contre (Syrie, Corée du Nord, Iran) et 23 abstentions, dont la Russie. C'est le premier texte majeur sur le désarmement depuis l'adoption du traité sur l'interdiction des essais nucléaires de 1996. Les armements concernés vont du pistolet aux avions et navires de guerre en passant par les missiles.
Les 193 pays membres de l'Onu n'ont pu se mettre d'accord par consensus sur ce texte, et il a été proposé d'adopter une résolution reprenant le projet de traité et l'ouvrant à la signature. Chaque pays est libre de signer ou non le traité et de le ratifier. Il entrera en vigueur à partir de la 50e ratification. La Russie a indiqué qu'elle pourrait ne pas le signer.
La Russie s'est abstenue lors du scrutin. Comme l'a expliqué son délégué permanent auprès de l'Onu et chef de la délégation russe, Vitali Tchourkine, dans le document, "les critères humanitaires de l'évaluation des risques ne sont pas suffisamment explicites et peuvent être interprétés différemment et exploités par certains pays à des fins politiques ou dans l'intérêt d'une concurrence".
L'idée de concevoir un traité sur le commerce des armes a été formulée en 1995 par un groupe de prix Nobel. Or, c'est seulement en 2009 que l'Assemblée générale de l'Onu a décidé de lancer la préparation d'une conférence consacrée à ce problème.
