Parmi les fonctionnaires russes corrompus, 15-20 pour-cent souffrent de la manie des pots-de-vin, c’est une maladie, selon l'auteur de la théorie, le psychologue Ramil Garifoulline. Au cours de ses recherches qui ont duré dix ans, le chercheur à été amené à travailler avec des gens de différentes couches sociales, y compris des cadres. Le bilan de l'expérience a montré que les pots-de-vin pour certains patients revêtaient la forme d’une manie, se manifestant par l'apparition d’une dépendance psychologique, qui selon ses caractéristiques est analogue à la ludomanie, l'alcoolisme et la toxicomanie. Au cours de l’étude, un sondage réalisé parmi les gens qui communiquent avec les chefs du groupe supérieur a montré que l'humeur du chef dépendait souvent de la perception ou non d’un pot-de-vin. Plusieurs subordonnés pouvaient indiquer les périodes, durant lesquelles on pouvait contacter le chef ou quand il valait mieux se tenir à l'écart. Mais le fait que les pots-de-vin relèvent d’une manie ne doit pas adoucir le châtiment encouru, selon Ramil Garifoulline.
Tous les concussionnaires ne souffrent pas de la manie des pots-de-vin, de même que toutes les personnes consommant de l’alcool se sont pas des alcooliques. C'est-à-dire, il y a quatre degrés dans cette manie. Le premier – c’est un acte séparé, lorsque ce n’est pas encore une obsession. Le deuxième, c’est déjà quand la personne commence à comparer les situations où il y avait ou il n’y avait pas de pots-de-vin. Et elle commence déjà à souhaiter que cette situation se répète de nouveau. Elle attend cette situation. A la troisième phase, apparaissent des névroses dues à l’absence de pots-de-vin. Arrive le quatrième degré, quand la personne s'adonne entièrement à sa manie, ne contrôle plus la situation, elle reste constamment dans cet état et ne se retrouve en contact avec réalité qu’en prison.
Il est très important dans ce cas de ne pas oublier ce qu’est une manie, souligne l'expert. Je le rappellerai, c'est le processus psychique d’'inclination vers une valeur donnée sans travail de la volonté. C'est-à-dire, si la personne éprouve de la joie grâce au travail, c’est l'état de la joie normale retrouvée dans l'émotion. La manie des pots-de-vin apparaît quand les fonctionnaires et les chefs reçoivent de très grosses sommes ne correspondant pas à leurs dépenses. Devenir de nouveau sain et guérir de cette maladie du XXI siècle est possible, à condition que ce désir existe, dit le psychologue Ramil Garifoulline.
Dans tous les cas, cette manie est une maladie psychique grave. Dans ce cas, il faut ne pas oublier que devant vous se trouve une personne malade en manque de sa nouvelle dose. T