L’exposition renferme environ 50 pièces du XIXe siècle provenant des réserves du musée d’histoire d’Erevan comme la maquette de la forteresse d’Erivan, des drapeaux, des uniformes, des armes, des cartes d’état-major et des documents uniques racontant la prise de la fortification par l’armée russe. Parmi eux se fait en particulier remarquer la copie du projet du traité de paix de Turkmanchai qui a mis fin à la guerre russo-persane. Alexandre Griboiedov, diplomate, écrivain et grand ami de l’Arménie a pris une part active à la formulation des clauses de ce traité. La parole est à Marc Kalinine, directeur adjoint du bureau de Rossotroudnitchestvo en Arménie :
« Nous avons lutté côte à côte contre les asservisseurs étrangers pour l’émancipation du peuple arménien et nous voyons que notre grande fraternité d’armes est le garant d’une amitié qui se raffermit, d’une bonne coopération stratégique et de la sécurité dans le monde ».
Nous pouvons affirmer aujourd’hui que les guerres russo-persanes du début du XIXe siècle ont remodelé la carte géopolitique de la Transcaucasie. Le traité de paix de Gulistan perfidement violé par la Perse a été suivi par celui de Turkmanchai aux termes duquel les khanats d’Erivan et de Nakhitchevan ont été rattachés à l’empire de Russie. Environ 80 000 Arméniens ont alors pu regagner leurs terres historiques. Des écoles et des imprimeries ont été ouvertes après la fondation du gouvernorat d’Erivan. Selon Viatcheslav Kovalenko, ambassadeur de Russie en Arménie, un peuple qui a un si grand respect pour son histoire ne disparaîtra jamais de la surface de la terre :
« Je suis vraiment content de constater que l’Arménie et les intellectuels arméniens accordent une si grande attention à l’histoire nationale et veillent à en conserver l’image authentique ».
Les organisateurs de l’exposition et notamment le musée d’histoire d’Erevan et le bureau de Rossotroudnitchestvo en Arménie prépareront un catalogue qui deviendra la première publication relatant le traité de Turkmanchai de 1828 et le rattachement à la Russie de l’Arménie de l’Est. En plus de documents inédits, le catalogue comprend des œuvres graphiques du peintre Mashkov qui a pris part à la campagne contre la Perse. /L