Le directeur général de la société américano-japonaise Westinghouse Danny Roderick a donné une conférence de presse. Sa conclusion est la même que celle faite à Moscou. Il avait annonce la victoire de l’appel d’offre et cette annonce a déjà fait la une des médias tchèques. Ainsi le célèbre magazine EKONOM et l’agence d’information publique CTK, ainsi que le siteIHNED.cz. ont relayé cette information. Et les experts tchèques sont d’accord avec cette conclusion du groupe américano-japonais.
« Il s’agit juste d’un échange de déclarations des deux côtés - le tout dans l’esprit de la concurrence et dans le but de répéter les positions de chacun afin d’intéresser les autorités tchèques », explique l’analyste du cabinet d’analyse Finam managment Dmitri Baranov. « C’est une situation classique pour ce type de projets. Les résultats de l’appel d’offre ne sont pas définitifs, mais chacun des participants est certain qu’il est bien le leader ».
Ces déclarations ne sont-elles pas déloyales par rapport à la candidature russe ? Selon les conclusions de la commission des appels d’offre, la société MIR.1200 est la meilleure pour trois critères sur quatre. Il s’agit notamment des dépenses d’exploitation de la centrale, et du coût de la construction. Le troisième critère porte sur la conformité aux clauses du contrat et aux exigences du client. Ici, les Russes sont gagnants face aux américains. Le quatrième critère est plutôt subjectif : il s’agit des licences, de la réalisation et des risques techniques. Sur ce point, la candidature russe remporte plus de points que son concurrent. N’importe quel spécialiste pourra demander comment le réacteur américain AP-1000 sans détenir de licence ni avoir subi de tests pourra autant de points sur la licence ?
L’expert est étonné de voir que l'évaluation de la société ČEZ ne prend pas en compte le facteur localisation. La Russie a réussi à atteindre une localisation de 70% lors de la construction des deux blocs de Temelin, cas exceptionnel dans la pratique de la construction des centrales dans le monde. Ce qui a été rendu possible grâce à la base technique commune des constructeurs tchèques et russes. Les entreprises tchèques produisent déjà des équipements pour des contrats nucléaires russes en Inde, en Chine et en Turquie. Les nouvelles commandes génèrent de nouveaux emplois, ce qui est un apport réel pour le budget du pays. Mais la localisation ne fait pas partie des critères d'évaluation. Cependant Rosatom garde son calme dans cette situation.
« Il s’agit d’une évaluation préliminaire. Son but? Nous considérons que le client tchèque crée une pression émotionnelle sur les fournisseurs potentiels afin qu’ils fassent évoluer leurs offres », explique le porte-parole de Rosatom Sergueï Novikov. « Nous attendons maintenant les négociations avec la société ČEZ pour clarifier ce qu’ils veulent. La candidature russe est qualifiée pour trois critères sur quatre ».
Les interlocuteurs de La Voix de la Russie sont convaincus que si l’appel d’offre se déroule de manière équitable et transparente, la Russie pourra le remporter. La construction des deux blocs de la centrale nucléaire de Temelin est en jeu. T