La Cour administrative suprême de Pologne a rejeté mardi la demande de publier les sténogrammes d'entretiens téléphoniques qui ont eu lieu en 2010 entre le premier ministre polonais Donald Tusk et son homologue russe d'alors Vladimir Poutine, a annoncé mardi la Radio polonaise.
Cette requête a été présentée par l'avocat Piotr Grodecki désireux de connaître la teneur des conversations menées par les deux hommes politiques entre le 3 février et le 29 octobre 2010. Deux entretiens téléphoniques ont eu lieu le 10 avril 2010, le jour du crash de l'avion du président polonais Lech Kaczynski dans la région de Smolensk.
Le juge a motivé son refus de lever le secret sur ces documents par les intérêts de la diplomatie polonaise.
Prié de commenter cette décision judiciaire lors d'une conférence de presse tenue mardi, Donald Tusk a qualifié d'absurde la requête de Me Grodecki.
"Celui qui réclame un libre accès à tous les secrets diplomatiques en vertu de la loi sur l'information, demandera demain de lui fournir des secrets détenues par les services de renseignements et de contre-espionnage. Il existe une frontière au-delà de laquelle on verse dans l'absurde. Un libre accès à tous les documents du pouvoir relève manifestement de l'absurde", a déclaré le chef du gouvernement polonais.
Le 10 avril 2010, l'avion présidentiel polonais Tupolev Tu-154 avec 96 personnes à bord, dont le président Lech Kaczynski, son épouse et de nombreux hauts responsables du pays, s'est écrasé en tentant d'atterrir sur un aérodrome de la région de Smolensk. Toutes les personnes qui se trouvaient à bord de l'appareil ont péri.
