Au dire de Dmitry Peskov, attaché de presse du président de Russie, si ses proches adressent une demande d'enterrer Berezovski dans sa patrie, une telle possibilité sera examinée. Dans l'interview à la chaîne de télévision russe Dojd (la Pluie) Dmitry Peskov a également indiqué que la critique du pouvoir de la part de Berezovski avait un caractère trop dur.
« On sait qu'il dépensait de l'argent pour le soutien des processus à l'intérieur de la Russie et à l'étranger, dirigés contre le pays et Poutine. Cela saute aux yeux. Il est aussi évident qu'il ait fait des déclarations assez dures, il annonçait lui-même son intention de lutter contre Poutine. Il est évident qu'il ait eu un rôle très important. Je ne sais pas s’il était négatif ou positif mais c’était une personne très influente. Je n’exagérerais pas son rôle en 2000, il était plutôt minimal alors ».
Les enquêteurs britanniques continuent maintenant l'enquête sur les circonstances de la mort de l'oligarque disgracié. Dans le commissariat de police de la région de la Vallée de la Tamise, la mort de l'entrepreneur russe est interprétée comme n'ayant pas d'explication. Le corps de Berezovski âgé de 67 ans, a été découvert par un gardien ce samedi dans sa maison d'Ascot à 40 kilomètres à l'ouest de Londres. Selon une version, il se serait suicidé, selon une autre – il aurait eu un infarctus. On sait seulement que Berezovski se trouvait ces derniers mois dans un état de profonde dépression.
Les politologues russes disent cependant que l'oligarque souffrait depuis longtemps de l'incapacité d’influencer la politique en Russie. C’était pour lui comme l'absence d'oxygène. Voici ce que le professeur de l'Université Européenne à Saint-Pétersbourg Vladimir Gelman a dit à La Voix de la Russie :
« Après 2000, il quitte la scène. Et s’il n’y avait pas de scandales liés à ses procès judiciaires, ces dernières années, personne ne se rappellerait Berezovski. Sa « mort politique » est arrivée bien avant sa mort physique. En fait, l'époque de l'oligarchie s'est achevée au début des années 2000. La mort physique de Berezovski a mis un point dans sa biographie personnelle. L'époque des oligarques s'est achevée beaucoup plus tôt ».
Le directeur de l'Institut russe International de l'expertise politique Evgeny Mintchenko partage une telle appréciation.
« Berezovski avait des chances de rester un membre de « l'équipe au pouvoir », mais il n'était pas prêt à « jouer les seconds rôles ». C’était une personne très active. La défaite dans le procès judiciaire contre Roman Abramovitch l’a définitivement découragé ».
Selon les experts qui mènent l’enquête, sur les lieux de sa mort, on n’a pas retrouvé de substances chimiques, biologiques ou radioactives. /L
