« L’Irak n’est plus la trésorerie archéologique qu’il était. C’est pendant des siècles écoulés après la défaite du khalifat des Omeyades que Bagdad était le centre d’une puissance arabe mondiale. Toutes les briques faisant jadis partie de la porte de la déesse Ishtar et les trésors des temps sumériens ont disparu sans laisser de traces ».
Les bombes américaines ont effacé de la face de la terre les musées de Tikrit et de Mosul avec leurs collections assyriennes provenant de Ninévie et de Nimrud. Les historiens craignaient surtout les pillages et ils n’ont pas tardé à commencer en faisant disparaître plus de 170 000 objets de valeur du Musée national à Bagdad. Les historiens disent qu’il y a peu de chance de récupérer cette collection, ajoute Evgueni Satanovski :
« Nous pouvons malheureusement affirmer en tout état de cause que les fouilles archéologiques ne pourront pas reprendre en Irak pendant des années et même les décennies à venir ou alors se feront à une échelle très limitée ».
La commission de l’UNESCO est sérieusement préoccupée par la situation qui s’est créée à Bagdad. L’Irak qui gît en ruines avec des trous de bombes à la place de sites historiques, fait penser au spectacle qu’on a pu observer en 2001 dans la vallée de Bamian en Afghanistan. Les islamistes avaient alors fait sauter des statues géantes de Bouddha datant du IIème siècle. La communauté internationale a flétri les talibans et les États-Unis étaient les plus indignés. Mais la campagne militaire en Irak a commencé et maintenant, dix ans après, on peut faire le bilan : les bombes américaines ont anéanti plus de 100 000 monuments d’art et d’architecture, sumériens, babyloniens, assyriens, persans et islamiques. C’est la même histoire qui se répète malheureusement en Syrie et en Libye avec la destruction de dizaines de sites historiques. /L