Thème actuel - le départ que personne ne remarquera ?

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« Jugez-moi d’après ce que je fais, et je pense, vous serez fiers de moi ». Avec une telle promesse assurée, la baronne britannique Catherine Ashton s'est mise en 2009 à travailler comme envoyée suprême de l’UE aux affaires internationales et à la politique de la sécurité. Elle est devenue la première femme dans l'histoire à présider la diplomatie européenne. Et voici qu’un peu plus de 3 ans après, sur les pages de la presse européenne sont apparues les paroles de la baronne - après l'expiration des délais de sa responsabilité en décembre de l’année prochaine, elle ne proposera pas sa candidature pour le deuxième mandat.

Pourquoi madame Ashton a-t-elle annoncé bien à l’avance son intention de quitter le service diplomatique, ce n’est pas clair. La baronne elle-même a nommé la principale raison tout simplement : « C'est très difficile. Beaucoup de missions, beaucoup de voyages en avion de longue durée ».

Un point remarquable : presque simultanément avec le chef de la diplomatie européenne, celui du Conseil de l’Europe Hermann van Rompuy s'est exprimé dans l'interview à la télévision finlandaise VRT sur ses plans pour l’avenir. Il a déclaré qu'après l'expiration du délai des responsabilités en décembre de 2014, il quitterait en général de la politique. Van Rompuy, d’ailleurs, à la différence de Catherine Ashton, n'a pas le droit de présenter une nouvelle fois sa candidature. Aujourd'hui, les experts le reconnaissent, il est difficile de prédire quel héritage laisseront après elles ces deux personnalités en politique. En tout cas, ils ne prévoient pas quelque tragédie pour la politique étrangère et domestique de l’UE après leur départ. Selon Sergei Outkine, le chef du secteur de l'intégration européenne de l'Institut de l'économie mondiale et des relations internationales, les leaders de l'Europe ne voudraient pas voir à ces postes des figures brillantes.

Quant à la coordination de la politique étrangère, elle n’est pas absolue, certes, mais quand même la coordination du cours de la politique extérieure se réalise. Et on ne peut pas ignorer le rôle de Catherine Ashton dans ceci. Certes, elle n’a pas l’étoffe d’un leader, mais elle était choisie, justement, à cette position, pour qu’elle accomplisse un travail plutôt technique. On avait préféré exprès un personnage qui ne prétendrait pas aux tâches trop grandes.

Maintenant, comme Londres et Paris ont annoncé leur volonté de livrer l'arme aux opposants syriens sans accord de l’UE, les experts se sont mis à parler de "la fin de la politique étrangère» de l'Europe. Le secrétaire exécutif de l'organisation « Militarisierung » Jürgen Wagner trouve les conflits semblables faciles à expliquer.

C’est lié à la structure institutionnelle de l’UE. En particulier, au fait que la position de l’envoyée suprême Catherine Ashton dépend des intérêts des États nationaux. Elle joue en quelque sorte un rôle de coordination et non un rôle dirigeant.

Quant à la figure de monsieur Van Rompuy, il n'est pas exclu qu'après avoir quitté la politique, il continue à écrire ses vers courts préférés – les haïkus. Voici l’un d'eux : « Le vent fait flotter les cheveux. Les années ont passé, et le vent souffle toujours. Dommage qu'il n'y ait plus de cheveux ». Que restera-t-il dans la politique européenne après le départ de monsieur Rompuy et de lady Ashton ? Il est trop tôt, évidemment, de chercher la réponse à cette question.

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