La soupe d'ailerons de requin était aimée encore par les empereurs chinois. En Chine ancienne, l’art culinaire était déterminé par la manière de préparer cette soupe délicieuse. Il était considéré qu’en mangeant cette soupe, on pouvait devenir aussi fort qu’un requin. Désormais, les amateurs de ce plat exotique vivent non seulement en Asie, mais aussi dans d’autres pays du monde. On tue pour leur plaisir gastronomique des dizaines de millions de requins. D’autres braconniers agissent plus « humainement », pensent-ils. Ils capturent les poissons, leur coupent les ailerons, et les relâchent en mer, les laissant mourir lentement dans l'eau.
Ce plat, qui était populaire en Chine il y a quelques années, se rencontre dans les menus des restaurants asiatiques du monde entier.
Une réunion spéciale de la Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages (CITES) était consacrée récemment à ce problème.
« De nombreuses espèces de requins risquent de disparaître complètement, et il faut prendre des mesures pour leur protection renforcée », analyse l’ichtyologiste Alexandre Kasoumian, professeur de l’Université d’Etat de Moscou dans un entretien accordé à La Voix de la Russie. « La population des espèces dangereuses, comme le requin-tigre ou le requin blanc est tellement faible, qu’il faut prendre des mesures spéciales pour protéger ces espèces ».
Les requins sont très côtés sur le marché noir. Ces poissons contiennent des graisses qui sont riches en vitamines, et dont la composition est meilleure que le foie de la morue. Et le squalène, obtenu à partir des requins est un bon remède contre le cancer et les maladies cardiaques. Selon certains experts, les requins pourraient même aider l’homme à vaincre le SIDA grâce à leur immunité. Quant à la peau de ces poissons, elle possède des propriétés uniques grâce à son élasticité, et sa solidité. Cette peau est un bon abrasif pour le polissage des surfaces. Les industriels s’occupent de l’élevage des requins dans ce but. Inutile de les exterminer à une vitesse qui dépasse leur rythme de reproduction.
« Les requins jouent un rôle essentiel dans les écosystèmes marins », souligne Alexandre Kassoumian. « Ils se nourrissent de poissons carnivores, exterminant les poissons malades. En gros, les requins jouent le même rôle en mer que les loups dans la forêt. Ils doivent vivre pour maintenir l’équilibre entre les espèces. Lorsque cet équilibre est perturbé, des processus non souhaitables se produisent dans les écosystèmes, notamment les épizooties ».
Selon les prévisions des chercheurs, au rythme d’extermination actuel, les requins pourraient disparaître de la faune marine en quelques décennies.