L'Allemagne est "prête à discuter immédiatement au sein de l'Union Européenne" de l'opportunité de lever l'embargo sur les armes en Syrie, a déclaré jeudi le chef de la diplomatie allemande, Guido Westerwelle.
"Si des partenaires importants de l'Union européenne estiment que la situation est maintenant différente et que cela nécessite encore un nouveau changement des sanctions, nous sommes évidemment prêts à en parler immédiatement au sein de l'UE", a indiqué le ministre, dont le pays a été jusqu'ici réticent à lever cet embargo qui, selon Berlin, aggraverait le conflit.
La France et la Grande-Bretagne prônent pour leur part une levée rapide de l'embargo européen sur les armes pour pouvoir en livrer aux rebelles de l'Armée syrienne libre (ASL).
Le chef de la diplomatie française Laurent Fabius a notamment déclaré jeudi sur France Info que Paris et Londres demandaient "aux Européens, maintenant, de lever l'embargo pour que les résistants aient la possibilité de se défendre".
Mardi dernier, le premier ministre britannique David Cameron a indiqué que son pays pourrait se désolidariser de l'embargo de l'UE en cours, en fournissant des armes à l'opposition syrienne pour lutter contre le président Bachar el-Assad.
Jusqu'à présent, l'embargo décidé par l'Union européenne interdit de telles livraisons et certains de ses membres, comme Paris et Londres, ne fournissent aux rebelles syriens que des matériels non létaux comme des moyens de protection ou de communication. Les Etats-Unis font de même avec une aide pour l'opposition et du matériel médical et des rations alimentaires pour les rebelles.
Déclenché le 15 mars 2011, le conflit en Syrie a fait, selon l'Onu, plus de 70.000 morts.