Il s’agit d’un avion furtif à grand rayon d’action et possédant une vitesse subsonique. Selon les médias, c’est le bureau d’études et d’ingénierie Tupolev qui s’occupera du développement de cet avion.
L’information parue dans la presse est mise en doute. Les militaires russes et les services de sécurité ne donnent pas beaucoup d’éléments sur le projet. Certaines données publiées dans la presse font douter les experts. Tout d'abord, ces doutes sont suscités par l’état du bureau d’études et d’ingénierie Tupolev qui par ses propres efforts ne serait pas capable de réaliser un tel projet. C’est pourquoi, le bureau de construction Soukhoï serait susceptible de lui venir en aide. Ce dernier possède une expérience dans la conception des machines lourdes, même si les bombardiers russes sont une première pour la société.
Le développement d’un bombardier furtif pourrait se baser sur des projets qui ont été obtenus lors de la création d’un chasseur de cinquième génération T-50 dans le cadre de ce projet. Le bombardier lourd pourrait être équipé de quatre moteurs AL-41, analogues à ceux qui sont installés sur les avions de combat T-50.
D’ailleurs, le nouveau bombardier pourrait avoir une charge de combat équivalente à l’avion Tu-22M (soit environ 20 tonnes). Grâce aux moteurs économiques de nouvelle génération, le nouvel appareil peut avoir un rayon d’action qui serait semblable aux paramètres du Tu-160.
Subsonique, supersonique, hypersonique
La vitesse du nouvel appareil risque de dépasser la vitesse du son, affirment les spécialistes.
Le nouveau bombardier pourrait remplacer non seulement le Tu-95, mais aussi des bombardiers à long rayon d’action Tu-22M qui ont pour mission de se battre contre la marine de l’ennemi. Pour ce faire, la vitesse supersonique est primordiale. La nouvel appareil devrait être en mesure de percer la défense aérienne de l'ennemi tout en étant capable de s’écarter des attaques des chasseurs embarqués.
La création d’un aéronef avec une vitesse hypersonique semble être un défi presque impossible. Outre les difficultés techniques liées à sa mise au point, il aura un coût astronomique lors de sa fabrication. C’est pourquoi sa réalisation en série, au rythme de 120 à 150 machines par an, ne sera pas si facile à réaliser.
La Russie a hérité de l'URSS une riche expérience du développement et de l'exploitation des avions supersoniques pour sa Force aérienne et son aéronavale. Une telle décision s’inscrit tout à fait dans la logique du développement de ce type d’armements. Une plate-forme avec un grand rayon d’action et une vitesse supersonique pourrait être utile notamment pour l’aviation de reconnaissance et de désignation des objectifs pour la marine russe. La marine mise traditionnellement sur la force de frappe des navires et des sous-marins. Tous ces dispositifs sont primordiaux pour ses unités militaires.
Difficile de dire si cette analyse correspond aux arguments évoqués par le commandement militaire russe et la société United Aircraft Corporation (UAC), à laquelle appartiennent les deux bureaux de construction. Cependant, les délais de réalisation ne sont pas longs : le nouvel avion devrait voir le jour avant la fin de cette décennie. /L