Les contrôles sanitaires déficients de l'UE

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Le Service de contrôle sanitaire de Russie (Rosselkoznadzor) pour la région de Kalouga a découvert des dizaines de tonnes de fruits et de légumes d’importation à forte teneur en pesticides et nitrates, ont appris les médias russes

Est-ce une négligence des fonctionnaires ou un relâchement délibéré des contrôles après l’adhésion du pays à l’Organisation Mondiale du Commerce (OMC), qui a rendu le marché russe sans défense contre des produits alimentaires dangereux ? Demandons l’avis des experts.

Les denrées alimentaires nuisibles à la santé parvenaient en Russie de toute l’Europe – parmi les fournisseurs on mentionne la Pologne, la Lettonie, l'Espagne,la  Serbie, la Turquie, la Moldavie et la Macédoine.

Un système de contrôle efficace avec des normes strictes était en voie de création, a-t-on dit à Rosselkoznadzor. Or les partenaires européens trouvaient les règlements trop durs et insistaient sur leur atténuation. Au cours des négociations sur l’adhésion à l’OMC, Moscou a fait des concessions et a supprimé les certificats de sécurité. D’autant que les Européens ont promis de veiller à la qualité des produits livrés. Mais ils n’ont pas tenu leur promesse.

« Lors de l’adhésion de la Russie à l’OMC, l’UE a posé une condition – nous devrions supprimer les certificats de sécurité. Et la Russie a pris un engagement dans ce sens. La Russie a tenu sa promesse mais les Européens n’ont rien fait. Et nous ne pouvons pas exiger de tels certificats. Il y a des accords internationaux dans le cadre de l’OMC – le codex Alimentarius (code alimentaire) – qui donne à chaque pays le droit d’établir ses propres niveaux maximaux de substances toxiques tolérés » indique l’expert de Rosselkoznadzor, Vladimir Popovitch.

Le représentant de Rosselkoznadzor souligne que l’incident à Kalouga n’est pas unique. Des fruits et des légumes dangereux en provenance d’Europe sont exportés régulièrement, mais tous les cas ne sont pas rendus publics.

Tester chaque lot de fruits et légumes au niveau régional ne permettra pas de résoudre le problème. L’intervention des autorités fédérales est indispensable, estime Anatoli Aksakov, membre du comité pour le marché financier à la chambre basse du parlement russe :

« En réalité les accords dans le cadre de l’OMC nous permettent de protéger nos intérêts, en prenant des mesures dures en matière de limitation de l’importation des marchandises nuisibles à la santé de l’homme. Mais cela relève déjà de la compétence du ministère de l’Agriculture et du gouvernement de Russie, qui doivent préparer rapidement des conditions techniques limitant l’entrée de denrées alimentaires dangereuses ».

En Europe en plus des organes spécialisés de l’Etat, les journalistes et les structures publiques veillent attentivement à ce qui se passe sur le marché. Le cas de la région de Kalouga indique que de tels mécanismes commencent à fonctionner également en Russie. /L

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