Un total d'environ 70 % des habitants de la Confédération Helvétique ont voté pour la limitation des bonus des dirigeants des entreprises. Cette initiative révolutionnaire a été proposée par le sénateur indépendant Thomas Minder.
Les propositions de Minder ont été soutenues par la population à la suite d’un épisode impliquant l’ex-président du conseil d’administration du géant pharmaceutique : Novartis Daniel Vasella. En 2011, la société lui a versé 12 millions d’euros à la suite de sa démission. Et cette année, Novartis comptait verser à Vasella 60 millions d’euros supplémentaires pour le convaincre de ne pas aller travailler chez un concurrent. Cette information a provoqué un tel tollé dans la société que l’entreprise a été obligé de faire marche arrière.
L'Europe n'organise pas de référendums « à la suisse ». Toutefois, si une telle question était posée dans n’importe quel pays européen, la réponse serait la même.
« Cela m’étonnerait que la majorité des citoyens soit d’accord avec les bonus des grandes sociétés», analyse le premier vice-président du Centre des technologies politiques Alexeï Makarkine.« C'est scandaleux. Les montants sont incomparables avec le salaire des autres employés».
Les cadres supérieurs qui enfreignent cette nouvelle loi risquent une peine de prison allant jusqu’à 3 ans ou une amende équivalant à six ans de salaire.
Le gouvernement suisse est opposé à la loi, supposant qu’elle pourrait encourager les entreprises suisses à réorienter leurs investissements à l’étranger. Cependant, Thomas Minder fait valoir que son idée pourrait devenir « le meilleur produit d'exportation» de la Suisse. La loi permettra aux entreprises de se concentrer sur le développement de la production. D’ailleurs, le 4 mars dernier, les ministres des Finances de l’Eurogroupe discutaient à Bruxelles d’une loi semblable pour l’Union européenne. Cette loi pourrait être adoptée dès le mois de mai de cette année.
La Suisse était la première à exprimer les sentiments des européens concernant les rémunérations des dirigeants, analyse Vladimir Brouter, l’expert de l’Institut international des recherches en sciences humaines et politiques.
« Compte tenu de la situation économique difficile, le versement des bonus qui ne sont pas mérités peut déstabiliser sérieusement l’équilibre social dans le pays, et risque de provoquer des mouvements de protestation. C’est avec cela qu’est lié le vote contre le déroulement des JO d’hiver à Davos et Saint-Moritz», explique-t-il.
54 % des habitants du canton des Grisons ont dit « non » à l’organisation des Jeux olympiques dans la région, « pour des raisons écologiques». Parmi les autres candidats possibles pour les Jeux d’hiver de 2022, les organisateurs citent la ville de Munich en Allemagne, Oslo en Norvège, Barcelone en Espagne, Lvov en Ukraine et Cracovie en Pologne. /L