Les Etats-Unis ont commencé à faire la guerre avec la Libye encore il y a 212 ans

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Sur nos ondes, notre programme hebdomadaire «le Maghreb : le panorama de la semaine». Aujourd'hui, son animateur permanent – notre commentateur Alexeï Grigoriev - vous propose d'écouter son article « Les États-Unis ont commencé à faire la guerre avec la Libye encore il y a 212 ans », et comme toujours, à la fin du programme, il y aura un bref exposé de certains événements dans la région maghrebine.

Il est peu probable qu’au cours de toute sa vie, le leader de la Jamahiriya libyenne Mouammar Kaddafi ait prononcé deux-trois bonnes paroles à l'égard des États-Unis. La haine envers l'impérialisme américain était enracinée en lui presqu’au niveau cellulaire. Les États-Unis le lui rendaient. Et quand le colonel a péri le 20 octobre 2011, ayant subi une mort de martyr non loin de Sirta, où il est né le 7 juin 1942, aux États-Unis, on se réjouissait tout comme après la nouvelle sur la mort de Ben Laden. Pendant sept mois, Kaddafi était traqué par les rebelles libyens soutenus par l'aviation de l'OTAN, et par des dizaines de bâtiments de guerre de l'Alliance, où les États-Unis font la loi.

Avec la chute du régime de Kaddafi s'est achevée la guerre en Libye. La guerre, d’ailleurs, n’était pas la première dans l'histoire de ce pays. Dans un des numéros du journal russe Komsomolskaïa Pravda, s'est trouvée une mention sur la Première guerre Berbère, connue comme la guerre de Tripoli, 1801-1805 – le conflit armé près des bords de la Méditerranée, imposée par les États-Unis à trois vassaux de l'empire Osman - l'Algérie, la Tunisie et Tripoli. Il est peu probable que nos auditeurs connaissent maintenant la guerre déjà à demi oubliée, devenue caractéristique pour les États-Unis de l'Amérique encore jeunes alors, mais prenant vite la puissance. Mais si on cherche bien sur le web, on peut trouver là beaucoup de choses curieuses sur cette guerre. Malgré le fait que l'on ne peut aucunement appeler cette guerre ancienne une réussite pour les États-Unis, elle a ajouté dans l'histoire américaine militaire et navale pas mal de pages importantes. Premièrement, c'était leur première guerre dans le Vieux Monde. Pour la première fois, y participaient les soldats de la marine.

Leur hymne de ce temps-là - la plus vieille chanson officielle militaire des États-Unis - commençait par deux lignes «From the Halla of Montezuma, To the shores of Tripoli” - Montezuma est au Mexique, et Tripoli, c’est la Libye. Les hostilités avaient lieu aussi à Benghazi, à Misrate et Berna, les villes qui ont souffert aussi pendant la dernière guerre de 2011. Il y a deux siècles, la population du sud de la région méditerrannéenne s'appelait les Berbères, ou Barbaresques, et leur métier le plus profitable, c’était la piraterie et les incursions pour la prise des esclaves sur les villes côtières de l'Espagne, de la France, de l'Italie. Les Berbères-pirates sortaient aussi dans l'océan Atlantique, en arrivant sur leurs voiliers rapides jusqu’à l'Angleterre, les Pays-Bas, l'Irlande et même, tout à fait vraisemblablement, l'Islande éloignée. D’après les estimations d’une série d'historiens, entre le 16e et le 19e siècles, les pirates barbaresques ont pris de 1 à 1,25 millions d'Européens comme esclaves.

À cette époque-là, les Etats européens n'étaient pas tellement forts pour résister aux Berbères, c'est pourquoi ils étaient obligés de payer le tribut pour les transports des marchandises par mer. Quand les Américains sont parvenus là, ils devaient payer aussi le tribut suivant les conditions de l'Accord Barbaresque avec le Califat Osman. À propos, cet accord – c’est le seul document américain juridique conclu en langue étrangère, et le seul, d’après lequel l'Amérique payait le tribut à un autre peuple. Le premier président des États-Unis George Washington a signé l'accord. À la fin du 18e siècle, pour le droit de la navigation des navires marchands, les États-Unis étaient obligés de payer au Califat de l’or pour presqu’un million de dollars. Encore 590 mille – pour les matelots américains enlevés et le retour des bateaux. Les États-Unis ont accepté de payer aussi l'impôt annuel – 12 mille lyres osmanes d'or. La situation a changé brutalement en 1801 après l'arrivée au pouvoir aux États-Unis du président Thomas Jefferson. Et quand le pacha de Tripoli Youssouf Karamanlis a demandé de payer comme tribut 225 mille dollars, Jefferson a refusé. Alors le pacha a ordonné de couper le mât avec le drapeau sur le consulat américain à Tripoli ce qui signifiait la déclaration de la guerre aux États-Unis. En guise de réponse Jefferson, ayant persuadé le congrès, qui était d’abord contre la guerre avec les Barbaresques, a expédié 7 frégates et parmi eux, le plus puissant - "Philadelphie" pour la défense des intérêts des États-Unis en Méditerranée.

Plusieurs dizaines de bateaux libyens et encore quatre mille soldats sur la terre ferme leur faisaient front. Le Congrès a accordé à Jefferson toutes les responsabilités pour la poursuite des hostilités, y compris « de prendre n'importe quels bateaux ou frets appartenant au pacha de Tripoli et de commettre n'importe quels actes de l'agression justifiés dans les conditions de la guerre». Selon l'opinion des historiens américains, cette guerre était menée par les États-Unis contre les pirates barbaresques.

Mais on peut l'examiner aussi comme une tentative d'affaiblir le Califat Osman, au moins en Tripolitanie. Le 14 mai 1801, au plan d'eau de Tripoli, il y a eu la première bataille maritime, ainsi que les tirs sur le port et la ville du bord de "Philadelphie". Pendant quelques mois, la guerre s’est poursuivie avec un succès variable, puisque les Barbaresques craignaient les collisions directes avec les bateaux américains dotés de coques de fer. Mais en octobre de 1803, ils ont réussi à s’emparer de la "Philadelphie" qui bloquait les approches de Tripoli, tirait sur la ville, avant d’échouer sur un bas-fond. Dans la nuit au 16 février 1804, le groupe des soldats de la marine sous le commandement du lieutenant Decatoura sur une barque prise aux ennemis, rebaptisée “L’Intrépide” se sont emparés de la "Philadelphie", ils l’ont brûlée pour que l’adversaire ne puisse pas l’utiliser contre eux.

En juillet de la même année, les Américains tentaient d'attaquer Tripoli depuis la mer : ils ont bourré d'explosifs “L’Intrépide” pour le faire sauter dans le port et incendier ainsi la flotte de Tripoli se trouvant là. Cependant, les Barbaresques ont déviné la manoeuvre des Américains et ils ont supprimé le navire par le feu des canons situés sur le littoral. La ville et n'était pas prise par les Américains alors. Mais ils ont réussi à le faire au printemps de 1805, quand la bataille décisive a eu lieu près de la ville du Gazon. Le 27 avril, la ville est tombée et la route sur Tripoli était ouverte. Le 10 juillet, le pacha de Tripoli Ousouf Karamanli a signé avec les Américains un accord sur le cessez-le-feu. On ne saurait dire, si les Américains ont gagné la première guerre sur la Méditerranée, puisque l'accord les a engagés à payer quand même 60 mille dollars. Le président Jefferson a reconnu l'obligation de payer au Califat Osman également l'impôt annuel de 12 mille lyres osmanes d'or. Ainsi s'est achevée la première guerre des États-Unis. Puis il y avait la deuxième guerre, après elle – la troisième, ayant définitivement affaibli le Califat Osman, at ayant renforcé l'influence politique et navale des États-Unis dans la région méditerranéenne ….

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